La confirmation scientifique à l'épreuve du holisme de la réfutation : le falsificationnisme de Popper et la thèse de Duhem-Quine
Auteur / Autrice : | Youri Cabot |
Direction : | Christian Bonnet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 14/10/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean Seidengart |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Bonnet, Jean Seidengart, Layla Raïd, Max Kistler | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Layla Raïd, Max Kistler |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le falsificationnisme de Popper se caractérise autant par le fait qu’il admet pleinement la faillibilité du discours scientifique, que par le fait qu’il ne renonce pas pour autant à la possibilité de légitimer un discours scientifique : si les lois scientifiques sont des hypothèses falsifiables, elles peuvent toutefois être confirmées par le degré de corroboration qu’elles atteignent en résistant à des tests susceptibles a priori de les falsifier. Néanmoins, le holisme de la réfutation, ou la thèse de Duhem-Quine, soutient qu’une loi ne peut être testée qu’en étant conjointe à des hypothèses auxiliaires, de telle sorte que, en cas d’échec d’un test, il est toujours logiquement possible de considérer que les résultats du test ne falsifient pas la loi testée. Ainsi, cette thèse pose apparemment un problème majeur au falsificationnisme, et par extension à toute philosophie des sciences défendant la possibilité de légitimer un discours scientifique. Nous nous proposons ici de préciser tout d’abord en quel sens le falsificationnisme peut légitimer un discours scientifique ; d’expliquer ensuite comment la thèse de Duhem-Quine met en cause ce projet ; de réfléchir enfin à la manière de défendre les intuitions du falsificationnisme en dépit de cette thèse. Nous soutenons finalement que, dans la mesure où elle est justifiable, la thèse de Duhem-Quine ne ruine pas le falsificationnisme, mais implique plutôt de développer celui-ci, notamment en intégrant des critères de progrès dans l’interprétation des résultats des tests.