Thèse soutenue

Représentation politique et utilitariste de Jeremy Bentham à John Stuart Mill

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Auteur / Autrice : Ludmilla Lorrain
Direction : Bertrand Binoche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 04/12/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....)
Jury : Président / Présidente : Magali Bessone
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Binoche, Magali Bessone, Claude Gautier, Éléonore Le Jallé, Aurélie Knufer
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Gautier, Éléonore Le Jallé

Résumé

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Ce travail de thèse interroge l’articulation des concepts de « représentation politique », de « souveraineté du peuple » et de «démocratie » dans l’histoire de la philosophie, de la Révolution anglaise de 1642 au premier XIXe siècle, en se donnant pour centre de gravité l'utilitarisme de William Godwin, de Jeremy Bentham et de John Stuart Mill. Il se propose de dévoiler la construction problématique du concept philosophique de « représentation politique » à partir d’une analyse des écrits des contractualistes et de ceux des libéraux fondateurs des régimes représentatifs. Celle-ci révèle en effet que la finalité du mécanisme représentatif est d’emblée la mise en sommeil d’un pouvoir possible du peuple. L’opposition de la démocratie et de la représentation politique est ainsi historiquement constitutive. Mais l’utilitarisme, qui fait de la démocratie représentative la forme de gouvernement la meilleure en elle-même, offre une perspective originale sur cette articulation. C’est celle-ci que nous nous proposons de suivre. Nous nous attachons donc à mettre en évidence le lien étroit qui unit l’adoption du principe d’utilité à la défense d’un régime démocratique, comme cela s’incarne chez Godwin, chez Bentham, et chez Mill. Nous montrons ainsi la manière dont le principe d’impartialité, qui sous-tend la philosophie utilitariste, conduit ces auteurs à privilégier le gouvernement démocratique. Nous montrons enfin la manière dont ils conçoivent la mise en œuvre du principe représentatif en contexte démocratique, en insistant sur les écarts que cette mise en œuvre présente vis-à-vis de la théorie libérale, avec laquelle la position utilitariste est souvent confondue.