Le temps de la langue : langage, révélation, histoire chez Franz Rosenzweig
Auteur / Autrice : | Emeline Durand |
Direction : | Philippe Büttgen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 12/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jocelyn Benoist |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Büttgen, Jocelyn Benoist, Vincent Delecroix, Emmanuel Cattin, Myriam Bienenstok, Danielle Cohen-Levinas | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Delecroix, Emmanuel Cattin |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur le rôle systématique du concept de langage dans la pensée de Franz Rosenzweig. Notre travail aborde à part égale le grand œuvre philosophique de Rosenzweig, L’Étoile de la Rédemption (1921), et ses travaux ultérieurs consacrés à la théorie et à la pratique de la traduction. Nous montrons que le philosophe a fait de l’appui sur le langage une véritable méthode de pensée, en réplique à la défiance envers le langage dont une grande partie de la tradition philosophique, selon lui, fait profession. Reconnaissant à la Révélation le caractère d’un événement de parole, et plus précisément d’un dialogue, Rosenzweig peut penser philosophiquement la rencontre entre la transcendance et l’immanence, tout en appuyant sa description sur la lecture du texte biblique. Derrière le concept de langage, c’est donc toujours la langue de la Bible qui doit se faire (ré)entendre de la philosophie. Nous montrons que ce choix d’aborder la Révélation par sa langue conduit à faire entrer la Révélation dans l’histoire — ce qui, pour Rosenzweig, permet de jeter une lumière nouvelle sur les conditions fondamentales de l’expérience et sur le concept d’histoire lui-même. La pensée rosenzweigienne du langage, élaborée à l’épreuve des textes et de leur traduction, culmine dans une « philosophie d’expérience » et dans ce que nous comprenons comme une (autre) philosophie de l’histoire. Le langage s’avère l’élément indispensable d’une refondation de la philosophie après la fin des grands systèmes idéalistes.