Thèse soutenue

De la monade à la monère, une filiation conceptuelle de la simplicité dans l'histoire de la cellule

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Auteur / Autrice : Caroline Angleraux
Direction : Philippe HunemanAntonio-Maria Nunziante
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 29/09/2020
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi (Padoue, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (Paris ; 1932-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Philippe Huneman, Antonio-Maria Nunziante, Stéphane Schmitt, Silvia Caianiello, Jean-Claude Dupont, Paolo Pecere, Charles Wolfe
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphane Schmitt

Résumé

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La cellule est une entité biologique fondamentale pour définir la biologie en tant que science du vivant. Définie par la théorie cellulaire, elle appartient de plain-pied à la science empirique. Mais si la cellule est un concept positif qui bénéficie d'observations empiriques, elle incarne aussi l'idée de forme vivante minimale. En tant qu'entité élémentaire porteuse de vie, d’entité simple, la cellule résulte aussi d’un héritage métaphysique et spéculatif. De Leibniz à Haeckel, cette thèse cherche à suivre la transformation d'un discours métaphysique en une biologie spéculative qui a joué un rôle majeur. Même si la monade et la cellule sont ontologiquement différentes, elles sont liées par une forte dynamique historique. Après la mort de Leibniz, certains philosophes comme Christian Wolff ou Baumgarten ont matérialisé les monades, tandis que certains naturalistes comme Bourguet ou Bonnet ont lié les monades à des considérations sur le vivant. Alors que Leibniz a développé un concept métaphysique de la monade comme une entité simple faite d'une complexité intrinsèque, d'une impulsion active et vivante, la naturalisation de la monade donne à ces concepts une nouvelle signification. Cette dynamique historique entre la monade et la cellule est présente jusqu'au cadre darwinien qui tient la théorie de la cellule pour acquise, notamment dans la théorie haeckelienne de la monade. La naturalisation de la monade et, par conséquent, la naturalisation de sa simplicité active remettent en question la notion de cellule mais aussi l'approche biologique dans laquelle l'étude de la cellule se déroule.