"Ni Rome, ni Moscou" : l'itinéraire des militants communistes libertaires de langue française à Montréal pendant l'entre-deux-guerres
Auteur / Autrice : | Mathieu Houle-Courcelles |
Direction : | Michel Pigenet, Martin Pâquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 01/09/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 1 en cotutelle avec Université Laval (Québec, Canada) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Martine Roberge |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Pigenet, Martin Pâquet, Peter Bischoff, Diane Lamoureux, Talbot C. Imlay |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse retrace l’itinéraire collectif d’un groupe de militants communistes libertaires de langue française pendant l’entre-deux-guerres à Montréal rassemblés autour d’Albert Saint-Martin (1865-1947). Figure importante du mouvement ouvrier au Québec, l’itinéraire politique de Saint-Martin est multiforme : on le retrouve associé au Parti socialiste du Canada, à la One Big Union, au Parti socialiste (communiste), à la Ligue des sans travail, à l’Association révolutionnaire Spartakus, à l’Université ouvrière, à l’Association humanitaire, à la Ligue du Réveil féminin et à de nombreuses coopératives de consommation et de production. Saint-Martin est entouré de camarades provenant de divers horizons politiques. Notre thèse nous a permis d’identifier plus de 300 individus ayant pris part à des activités militantes à ses côtés. À travers l’analyse croisée de leurs parcours individuels, nous cherchons à mieux comprendre les modalités de leur engagement collectif avant, pendant et après la Première Guerre mondiale, leur représentation de la société idéale et les moyens d’y parvenir, la nature et la diversité de leurs liens de sociabilité, les territoires où se déploient leurs réseaux, la fréquence et les thèmes de leurs réunions de même que les symboles et les rituels qui y sont rattachés. Nous faisons l’hypothèse que celles et ceux qui participent aux activités de ce milieu partagent une même culture révolutionnaire articulée autour des notions de communisme, d’anticapitalisme, d’anticléricalisme et d’internationalisme, débouchant sur une critique des institutions autoritaires : l'État, l’Église catholique, la propriété privée, l’armée, le mariage, etc. Les stratégies d’émancipation individuelle et collective mises de l’avant par ces militants reposent sur l’éducation et l'action directe. C’est cet ensemble de principes théoriques, stratégiques et tactiques que nous regroupons sous le terme de communisme libertaire.