Thèse soutenue

La formation des collections d'objets amérindiens de l'Équateur : une étude croisée entre les musées français et les musées équatoriens (1875-1929)

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Auteur / Autrice : María José Jarrín
Direction : Dominique Poulot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 20/11/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : François Mairesse
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Poulot, María Elena Bedoya Hidalgo, Georges Lomné
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuelle Sinardet, Ernesto Capello

Résumé

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Ce travail de thèse a pour objectif de retracer l’histoire transnationale de l’Équateur et de la France de 1875 à 1929, période d’échanges scientifiques, culturels et politiques qui déterminent la structure des pratiques du collectionnisme « amérindien » et du phénomène muséal dans ces deux nations. L’enquête historiographique dans différents fonds archivistiques et muséaux de l’Équateur et de la France a permis d’éclaircir les étapes constitutives à la formation des collections scolaires, municipales et ethnographiques par des agencies différentes – voyageurs, scientifiques, ou diplomates – qui opèrent au nom de la science, de la patrie et des nouvelles dynamiques capitalistes. Ces réseaux de sociabilité développés entre les savants transnationaux ont permis de distinguer ensuite des acteurs considérés comme secondaires (à savoir le paysagiste Édouard André ou le huaquero éclairé Alcides Destruge), d’identifier des collections « perdues » (d’Auguste Cousin, de Dominique-Vivant Denon, et notamment le Trésor de Cuenca) et de constater l’influence muséale entre l’Équateur et la France lors de la mise en œuvre des musées scolaires, municipaux et ethnographiques. Les objets collectés sont ainsi pensés comme des sources documentaires qui structurent le développement de la science globale et de la construction des États-nations modernes. Ce sont les élites franco-équatoriennes qui – motivées par leurs intérêts économiques, politiques et nationalistes – se chargent de présenter lors des expositions universelles de Paris la culture matérielle de la nation sous le prisme du discours colonial. Les nouveaux musées qui sont créés par la suite vont véhiculer cette image d’un pays exotique (sauvage et incasique) qui est diffusée jusqu’au siècle suivant en tant que représentation objective de la modernité occidentale.