Thèse soutenue

Explorer l'effet de la morphologie des réseaux viaires sur leurs conditions d'accessibilité : une approche empirique fondée sur la théorie des graphes
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Ryma Hachi
Direction : Lena Sanders
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 30/11/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Géographie-cités (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Sabine Barles
Examinateurs / Examinatrices : Lena Sanders, Laurent Coudroy de Lille, Jean-Philippe Antoni
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Chapelon, Dominique Badariotti

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse vise à explorer la relation entre la morphologie des réseaux viaires et l’accessibilité qui s’offre aux individus lors de leurs déplacements dans l’espace urbain. L’accessibilité est ici définie comme un ensemble de conditions favorables aux déplacements (de faibles distances à parcourir, un faible niveau d’encombrement, …). Cette relation fait l’objet de nombreuses connaissances tacites en urbanisme. Des morphologies viaires types ou des interventions sur des réseaux existants sont préconisées en urbanisme pour les conditions d’accessibilité qu’elles sont supposées offrir. Toutefois, les effets réels de ces morphologies et de ces interventions sur les conditions d’accessibilité sont peu évalués de manière formalisée et systématique. Pour pallier ce manque, nous choisissons d’adopter une approche quantitative basée sur la théorie des graphes. Celle-ci permet une analyse de la morphologie et des conditions d’accessibilité des réseaux au moyen de descripteurs calculés sur ces graphes, puis l’étude de la relation entre descripteurs morphologiques et descripteurs d’accessibilité. Notre travail est exploratoire. Il porte sur un ensemble de dix cas d’étude empiriques, choisis pour être représentatifs de cas théoriques préconisés en urbanisme. Nous avons constitué deux corpus d’étude. Le premier rassemble des réseaux à la morphologie type. C’est le cas des réseaux organiques tels que celui de Paris au Moyen Age, des réseaux quadrillés tels que celui de Manhattan, et des réseaux arborescents tels que celui des banlieues suburbaines étasuniennes. Le second corpus est constitué des états successifs d’un réseau dans lequel ont été menées des interventions types, préconisées dans la littérature. En l’occurrence, il s’agit de la création de percées en étoile dans le réseau viaire de Paris au XIXe siècle. La description quantitative des caractéristiques morphologiques et des conditions d’accessibilité, menée sur les deux corpus, révèle des spécificités de chacun des réseaux et des interventions types analysés, tant en termes de morphologie qu’en termes d’accessibilité. Nos résultats permettent également d’identifier des tendances quant au lien entre les caractéristiques morphologiques des réseaux étudiés et leurs conditions d’accessibilité. Nous montrons notamment que ces tendances sont plus marquées pour le corpus de réseaux à la morphologie type, que pour le réseau parisien à différentes dates : à Paris, de fortes variations dans les descripteurs morphologiques s’accompagnent souvent de faibles variations dans les descripteurs d’accessibilité. D’un point de vue thématique, ce résultat suggère que les grands travaux menés au XIXe siècle par Haussmann ont certes affecté la morphologie du réseau viaire, mais ont eu un faible effet sur les conditions d’accessibilité offertes par ce réseau. Enfin, nous concluons que l’adoption d’une approche quantitative pour traiter de la relation entre la morphologie d’un réseau viaire et ses conditions d’accessibilité nécessite des allers retours, entre les savoirs et interprétations propres à l’urbanisme, et les méthodes et mesures issues d’autres disciplines, en l’occurrence de la Science des réseaux.