Thèse soutenue

Le pouvoir de la terre : essai d'histoire de la société bas-iraqienne au IIe/VIIIe siècle

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Auteur / Autrice : Noëmie Lucas
Direction : Anne-Marie Eddé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 15/12/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Françoise Micheau
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Eddé, Antoine Borrut, Mathieu Tillier
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Vallet, Hugh Kennedy

Résumé

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Cette thèse propose un essai d’histoire de la société du sud de l’Iraq au IIe siècle de l’Hégire (VIIIe siècle) à partir d’une réflexion sur le pouvoir de la terre. Elle se concentre sur la région de Basse-Mésopotamie caractérisée par un paysage organisé par le Tigre et l’Euphrate et leur système de canaux, ainsi que par des marais. Nous y étudions la société bas-iraqienne en prenant en considération son hétérogénéité religieuse et sociale. Nous mettons en particulier l’accent sur les relations de cette société de la terre avec l’État au IIe/VIIIe siècle, période pendant laquelle deux dynasties se succédèrent, les Omeyyades jusqu’en 132/750 puis les Abbassides, et nous interrogeons ce changement de pouvoir pour l’histoire foncière de la région. À partir d’un corpus littéraire, composé en grande partie de sources narratives à intention historique et de sources à vocation normative, en particulier portant sur la jurisprudence fiscale, et qui ne sont, le plus souvent, pas contemporaines de la période envisagée, nous proposons une histoire qui prend en considération la formalisation littéraire et la dimension socio-économique. Ce travail sur la mise en récit de l’histoire et du droit permet de proposer un double tableau de la société foncière bas-iraqienne au IIe/VIIIe siècle : à la fois celui que les sources présentent et celui qui déborde de leur projet historiographique. Un intérêt particulier est porté à l’analyse du processus historique de la genèse de l’État. Nous montrons comment le pouvoir agit sur la terre bas-iraqienne tout en devant, pour cela, composer avec les gens de la terre. Nous interrogeons donc la manière dont la région est gouvernée, pour considérer particulièrement la question fiscale et la propriété de la terre. Nous mettons l’accent sur les acteurs (les administrateurs, les propriétaires, les paysans) et les processus : les modalités d’acquisition de terres (héritage, achat, concession, revivification), les conflits fonciers, l’exploitation des domaines. Nous observons comment le pouvoir de la terre dans le Bas-Iraq au IIe/VIIIe siècle s’exprime notamment par la capacité d’action des populations à se défendre et à agir sur le pouvoir de l’État sur leurs terres.