Le secret comme processus organisant : une approche épistémique des organisations secrètes
Auteur / Autrice : | Louis Vuarin |
Direction : | Hervé Laroche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 26/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Management Panthéon-Sorbonne (Paris ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | école associée : ESCP Europe (2009-....) |
Laboratoire : ESCP Europe (2009-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Royer |
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Laroche, Erwan Lamy, Philippe Véry | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hervé Dumez, Rodolphe Durand |
Mots clés
Résumé
La littérature des théories des organisations étudie principalement les secrets pour les conséquences stratégiques des informations qu’ils renferment (paradigme informationnel) ou pour les dynamiques sociales qu’ils engendrent (approche sociologique). Pourtant, certains travaux pointent vers une autre propriété organisationnelle du secret : sa capacité à influer sur le rapport au savoir et au non-savoir, et en conséquence à modifier en profondeur la manière de penser des individus. L’approche épistémique du secret qu’ils suggèrent révèle alors la tendance des pratiques du secret à produire un cadrage épistémique. Cette thèse, composée de trois articles, propose d’en comprendre les mécanismes sociocognitifs sous-jacents, en s’appuyant sur un matériel original : des observations et des interviews au sein de services de renseignement, de loges franc-maçonnes, de groupuscules activistes et des alcooliques anonymes ; et une enquête antiterroriste. Nous montrons alors comment les pratiques du secret peuvent constituer un dispositif clé du management épistémique organisationnel. Le premier article caractérise la propension de certaines pratiques du secret à susciter certaines attitudes épistémiques envers l’ignorance. Le second article souligne la dualité des cadres cognitifs associés au secret, à la fois cadres de référence et cadres métacognitifs, et le risque d’interpretative locking lorsque ceux-ci deviennent trop congruents. Enfin, le troisième article montre comment l’exposition récurrente aux secrets internes à l’organisation tend, en discréditant la cognition individuelle et mettant en scène une logique supérieure, à assimiler les individus au processus organisationnel.