Thèse soutenue

Où sont les femmes dans les syndicats en Suisse ? : une analyse localisée d'un processus de féminisation en cours

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Auteur / Autrice : Vanessa Monney
Direction : Isabelle SommierOlivier Fillieule
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 02/10/2020
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Université de Lausanne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Sawicki
Rapporteur / Rapporteuse : Nicky Le Feuvre, Cécile Guillaume

Résumé

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Dans un contexte de perte de membres dans les bastions traditionnels des syndicats, ce sont en revanche près de 30 000 femmes qui rejoignent les fédérations de l’Union syndicale suisse ces quinze dernières années. Cette thèse porte sur le processus de féminisation des syndicats en Suisse, aborde sous l’angle des trajectoires des syndicalistes et du fonctionnement interne des organisations. A partir d’une enquête localisée dans les syndicats bâlois, nous avons cherché à comprendre comment les syndicats se féminisent et comment se maintiennent malgré tout des inégalités genrées dans les organisations. Trois syndicats aux cultures organisationnelles et aux branches professionnelles variées ont été retenus : Unia, Syna et le SSP. En croisant les échelles d’analyse, elle montre les ressorts d’une féminisation locale différenciée, que nous avons examinées sous l’angle de l’implantation de politiques d’égalité ou non et des modalités de fonctionnement des organisations. C’est ensuite la combinaison entre l’analyse organisationnelle et des carrières syndicales qui permet d’éclairer la production des rapports sociaux de sexe dans les syndicats. En sortant d’explications renvoyant les inégalités à des causes seulement externes aux organisations, l’analyse de la division sexuée du travail syndical montre comment certaines tâches, essentiellement effectuées par des femmes, restent dévalorisées ou invisibilisées. C’est aussi l’éthique vocationnelle du syndicalisme qui pèse sur les arbitrages entre les sphères de vie et qui donne à voir les configurations familiales sexuées des syndicalistes. Finalement, la féminisation en cours n’empêche que faire sa place dans un milieu aux normes androcentrées pèse sur les engagements des femmes confrontées au sexisme dont nous avons développé les principales dimensions.