Devenir(s) révolutionnaire(s) : enquête sur les intellectuels ''marxistes'' en France (années 1968 - années 1990) : contribution à une histoire sociale des idées
Auteur / Autrice : | Antoine Aubert |
Direction : | Frédérique Matonti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 17/12/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Jeanpierre |
Examinateurs / Examinatrices : Frédérique Matonti, Gisèle Sapiro, Boris Gobille | |
Rapporteur / Rapporteuse : Annie Collovald, Jean-Numa Ducange |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Comment expliquer que les idées « révolutionnaires » soient devenues si influentes dans les années ouvertes par la crise de Mai-Juin 1968 ? Et comment expliquer leur effondrement ? Qui furent les « intellectuels marxistes » en France au cours des années 1968-1981 ? Et que sont-ils devenus au cours des années 1980, traditionnellement décrites comme celles de la « crise » et du grand retournement ? Cette thèse, qui se revendique de l’histoire sociale des idées politiques, entend apporter des réponses à ces questions à travers une enquête reposant à la fois sur des entretiens, sur des archives (d’intellectuels, d’éditeurs, d’institutions, privées), sur l’analyse de nombreux ouvrages et sur des analyses statistiques. Plus précisément, le choix opéré a été d’étudier principalement trois éditeurs « marxistes » de la période : Maspero, Anthropos, et les Éditions Sociales. En prenant cette porte d’entrée pour saisir la réalité de la vie intellectuelle « révolutionnaire » entre les années 1968 et ses évolutions jusque dans les années 1990, cette thèse s’intéresse à la réalité de la production de 1700 ouvrages « marxistes », à la circulation et à la réception des idées « révolutionnaires » dans les années 1968-1981, à la sociologie de 813 intellectuels « révolutionnaires » et à leurs modalités d’engagements. Dans le même temps, en étudiant le « destin » de cette population d’intellectuels au cours des années 1980, ce travail se donne les moyens d’étudier précisément les devenirs révolutionnaires et les « vies ultérieures » des années 1968, à savoir les façons dont ces idées et ces engagements se transforment dans l’après-1981. En tenant ensemble ces deux décennies à partir de la même population de 813 intellectuels « révolutionnaires », ce travail contribue à écrire une histoire sociale des marxismes français.