Thèse soutenue

La lumière après la mort : l'importance de la lumière du soleil dans les processus de décomposition de la litière

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Auteur / Autrice : Marta Pieristé
Direction : Matthieu ChauvatT. Matthew RobsonEstelle Forey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie et biologie des organismes - populations - interactions
Date : Soutenance le 16/06/2020
Etablissement(s) : Normandie en cotutelle avec Helsingin yliopisto (Finland)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Laboratoire : Étude et compréhension de la biodiversité (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Jury : Président / Présidente : Kurt Valter Fagerstedt
Examinateurs / Examinatrices : Estelle Forey, Kurt Valter Fagerstedt, Tarja H. Lehto, Christiane Gallet, P. Berg Matty, Laura Llorens Guasch, Stephan Hättenschwiler
Rapporteurs / Rapporteuses : Tarja H. Lehto, Christiane Gallet

Résumé

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Cette thèse s'intéresse à l'effet du rayonnement solaire sur la décomposition des litières. La lumière du soleil peut impacter la décomposition des litières de manière positive ou négative grâce au processus connu sous le nom de photodégradation. On définit la photodégradation comme l'ensemble des mécanismes directs et indirects par lesquels le rayonnement solaire peut impacter la décomposition des litières. Au sein du spectre solaire, les rayonnements à courtes longueurs d'ondes mais fortes énergies peuvent accélérer la décomposition au travers de la dégradation directe de la matière organique (ex: lignine, cellulose) via le processus connu sous le nom de «dégradation photochimique» provoquant ainsi la libération de composés de carbone volatils dans l'atmosphère. La dégradation photochimique peut également améliorer la décomposition microbienne grâce à la production de molécules plus labiles. Ce second processus est appelé «photofacilitation» (ou« photopriming »). Enfin, le rayonnement solaire a également la capacité d’impacter négativement la décomposition au travers de l’inhibition de l'activité des organismes décomposeurs et de la modification des communautés microbiennes (« photoinhibition »). Nous avons étudié le processus de photodégradation sous différentes canopées forestières en milieu tempéré et boréal. Au travers de deux études de terrain nous avons testé les effets de la photodégradation sur la perte en masse et la teneur en carbone lors de la décomposition de la litière dans chaque environnement (I en France et II en Finlande). Nous avons également étudié ces processus dans des conditions contrôlées dans le laboratoire (II). En France, nous avons réalisé une étude de terrain supplémentaire dans la même forêt que la première, pour analyser l'effet de la photodégradation sur les communautés microbiennes colonisant la litière (III). Nous avons utilisé des «photodegradation-litterbags» qui sont des sachets de litières permettant de filtrer différentes compositions du spectre solaire. Nous avons ensuite réalisé une méta-analyse (IV) afin de comprendre l’effet des différentes parties du spectre sur la photodégradation à l'échelle mondiale et dans différents biomes. Dans cette étude, nous avons aussi cherché s’il existait des corrélations entre les traits initiaux des litières et leur taux de photodégradation pour prédire cette photodégradation. Les résultats de cette thèse montrent que malgré des niveaux relativement faibles d'irradiations (sous-bois d'une forêt tempérée), la photodégradation reste importante dans le processus de décomposition de la litière. Cette thèse met également en évidence l'importance de la lumière bleue en tant que principal moteur de la photodégradation qui peut dans ces milieux tempérés de moyenne latitude, augmenter la perte de masse de litière et la perte de carbone. Cependant, à des latitudes plus élevées, le spectre complet de la lumière solaire limite la perte de masse suggérant ainsi que l'effet de la photodégradation soit dépendant du biome. De plus, l'effet des différentes régions spectrales est modulé par l’espèce constituant la canopée. En effet, des différences de canopées peuvent modifier la quantité du rayonnement solaire entrant et sa composition spectrale, mais également le microclimat du sous-étage, caractérisé par des combinaisons uniques de température, d'humidité et de hauteur de manteau neigeux. Cela suggère que l'interaction de la photodégradation avec d'autres facteurs environnementaux joue un rôle dans la détermination du taux de photodégradation.