Thèse soutenue

(Re)produire la ville à l'heure néolibérale : à la recherche de la valeur urbaine : comparaison croisée de quatre anciens quartiers industriels Français (Caen, Le Havre) et Allemands (Leipzig, Dresde)

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Auteur / Autrice : Antonin Girardin
Direction : Bernard ElissaldePierre Bergel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 17/12/2020
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Identité et différenciation de l'espace, de l'environnement et des sociétés (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2008-....)
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Jury : Président / Présidente : Odette Louiset
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Elissalde, Pierre Bergel, Hélène Reigner, Olivier Ratouis, Mathieu Van Criekingen, Ulrike Gerhard, Françoise Lucchini
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Reigner, Olivier Ratouis

Résumé

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Ces quarante dernières années sont marquées par le triomphe de la doctrine politique et économique néolibérale à l’échelle globale. Si les mécanismes globaux de dérégulation des marchés et de recomposition des compromis sociaux induits par cette doctrine sont bien connus, la géographie urbaine peine encore à en identifier et à en qualifier l’importance sur la production locale de la ville, particulièrement en France où la tradition planificatrice et la puissance publique restent fortes. Pourtant, concomitante à l’émergence de l’urbanisme par projet et à la diffusion, à une grande diversité de contextes locaux, de modèles urbains génériques comme la « ville durable » ou la « ville créative », etc., la néolibéralisation pose la question d’une transformation radicale du système de production de la ville dans son ensemble. Cette transformation ne touche pas uniquement les politiques d’aménagement, mais concerne plus globalement une grande partie des normes et des valeurs qui président la conception, les représentations et les appropriations de la ville contemporaine, c’est-à-dire des principes qui servent de guide à l’évaluation et à la légitimation des politiques urbaines et des compromis de classe qui les permettent. Analysant et articulant ces transformations locales dans quatre anciens quartiers industriels de villes moyennes françaises et allemandes qui ont connu d’intenses processus de renouvellement urbain depuis près de trente ans, ce travail interroge les processus de revalorisation urbaine dans des espaces pourtant fortement dévalorisés au début des années 1990. Ce retour sur une longue période (1990-2020), vise à montrer que cette revalorisation prend la forme d’un processus de recapitalisation de l’espace qui articule valeurs symboliques et Valeur marchande, selon un cycle précis de subordination des premières à la seconde, qui apparait typique du processus de la destruction/créatrice néolibéral ; et dans lequel se cimente un nouveau compromis de classe entre la bourgeoisie immobilière et des fractions des classes intermédiaires, fortement dotées en capital culturel.