Héros homicides : les figures d'assassins sur les scènes parisiennes à l'époque romantique (1825-1848)
Auteur / Autrice : | Noémi Carrique-Mouette |
Direction : | Sylvain Ledda, Florence Naugrette |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures françaises |
Date : | Soutenance le 27/11/2020 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d’études et de recherche éditer-interpréter (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2000-....) |
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Florence Fix |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Ledda, Florence Naugrette, Olivier Bara, Myriam Roman | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Bara, Myriam Roman |
Mots clés
Résumé
Les années qui suivent la Révolution française sont agitées par une dynamique sociale contestataire, par de grandes incertitudes politiques et traversées par de nombreux mouvements littéraires. Les nombreux changements politiques de la période induisent une incertitude concernant les normes et les lois. Quelles sont les différentes postures adoptées par les scènes romantiques françaises face à la norme, la loi et la morale, elles-mêmes mouvantes durant cette période de variations politiques et juridiques ? Ces rapports peuvent être pensés en analysant la représentation d’une figure très présente sur la scène, dans les journaux et dans la littérature du siècle : le meurtrier. Après la Révolution, qui a bouleversé les codes, les régimes successifs tentent d’en établir de nouveaux, mais la période est aussi à la médiatisation de la délinquance et de la criminalité : même s’il n’y a pas, quantitativement, plus de criminels que sous l’Ancien Régime, ils sont davantage « mis en scène ». En même temps que l’on s’intéresse aux faits divers et aux grandes affaires de crime fleurissent sur les scènes de l’époque romantique de nombreuses figures héroïsées de personnages homicides, incarnés avec ferveur par des comédiens vedettes et reçus avec frissons par le public bigarré des théâtres parisiens. Jouer le meurtre sur les scènes parisiennes du premier XIXe siècle constitue souvent un clou spectaculaire des représentations, tous genres confondus. Mais la performance des acteurs permet de s’éloigner d’une figure de traître caricaturale et univoque, grâce à une réforme du jeu. Mettre l’assassinat en scène revient alors à représenter une forme de geste héroïque nouveau, paradoxal et critique. Cette thèse se penche sur les enjeux esthétiques qui concernent le lien fondamental entre la littérature et la violence, mais aussi sur les modifications dramaturgiques propres au premier XIXe siècle, en forme de sécession artistique, ainsi que sur les enjeux sociaux et ontologiques de la représentation comme de la réception théâtrale des héros homicides.