À la découverte de l'autre : le malentendu dans l'œuvre staëlienne
Auteur / Autrice : | Margaux Morin |
Direction : | Sylvain Ledda, Stéphanie Genand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 16/11/2020 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d’études et de recherche éditer-interpréter (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2000-....) |
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Florence Lotterie |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Ledda, Stéphanie Genand, François Rosset, Jean-Marie Roulin, Catherine Dubeau | |
Rapporteur / Rapporteuse : François Rosset, Jean-Marie Roulin |
Mots clés
Résumé
Depuis l’écriture des Lettres sur Rousseau où Staël étudie le caractère et l’œuvre d’un auteur particulièrement incompris, jusqu’à De l’Allemagne qui connaît une réception problématique, le malentendu traverse l’œuvre staëlienne. Il touche à la fois l’œuvre théorique, fictionnelle et politique. Corinne et Delphine, héroïnes éponymes des deux romans, connaissent le sentiment d’un écart avec la société qu’elles fréquentent, mais également avec elles-mêmes. Elles recourent à l’écriture fragmentaire, signe d’un individu en rupture avec sa propre paroles. Les « folles » staëliennes imposent par ailleurs l’expérience d’une altérité plus radicale encore, éprouvée d’une part entre la protagoniste et son interlocuteur, d’autre part entre soi et soi. Le malentendu met ainsi en jeu l’individu dans ses relations : avec lui-même, avec les autres et avec son temps. Staël analyse en effet les bouleversements historiques depuis la Révolution jusqu’à l’Empire et se donne pour défi de penser la Terreur, malgré une illisibilité inhérente à cette époque particulièrement trouble. Notre recherche explore les expressions du malentendu staëlien et ses spécificités. Il bouleverse le rapport de l’individu à la langue, interrogeant les modalités de la communication. Par conséquent, il altère également les relations sociales et met en péril l’idéal de transparence staëlien. Si l’opacité des relations cause la souffrance de l’individu confronté à l’illisibilité de soi, d’autrui ou encore de son temps, le malentendu doit-il pourtant être considéré uniquement comme un obstacle à lever ? Staël nous invite à le penser certes comme un mal, mais aussi comme une chance par l’ordre nouveau qu’il instaure.