Formation et dynamiques d'une catégorie de marché alternatif : une approche sociogénétique et ethnographique des musiques indépendantes
Auteur / Autrice : | Boris Collet |
Direction : | Eric Rémy, Renaud Garcia-Bardidia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 03/12/2020 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale économie-gestion Normandie (Caen) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Normandie innovation marché entreprise consommation (Rouen ; 1992-....) |
Laboratoire : Normandie Innovation Marché Entreprise Consommation / NIMEC | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Nil Toulouse, Baptiste Cléret, Delphine Dion, Joonas Rokka |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Roux, Philippe Robert-Demontrond |
Résumé
Au cours des dernières décennies, la notion d’indépendance s’est imposée dans un grand nombre de secteurs des industries culturelles et créatives. Dans cette thèse, nous nous intéressons à l’émergence de la catégorie indépendante au sein du marché musical et à ses dynamiques avec la catégorie dominante en mobilisant les apports théorico-méthodologiques de la sociologie pragmatique dans l’articulation de trois concepts interreliés – marché(s), intermédiation et valeurs. À cet effet, nous avons mené une ethnographie multi-située de quatre ans au contact des acteurs de la scène musicale afin de mettre au jour les principes sous-jacents, c’est-à-dire les fondements axiologiques, qui caractérisent l’indépendance en tant que catégorie culturelle, économique et artistique. En parallèle, nous avons procédé à une analyse sociohistorique afin de comprendre l’émergence et le développement de cette catégorie de marché et d’en établir une périodisation. Nos analyses permettent d’établir que l’indépendance est le lieu de tensions entre plusieurs représentations et d’affrontements idéologiques. De plus, elles confirment le rôle des intermédiaires et de leurs dispositifs dans la catégorisation des marchés et la valorisation des biens. En situant cette recherche au croisement des théories culturelles de la consommation (CCT) et du macromarketing, nous concluons en discutant de la marchandisation de la culture et des formes alternatives de marketization. Nous exposons également les implications pour les acteurs du marché et les institutions dans la mise en place de stratégies commerciales et de politiques culturelles en faisant valoir les spécificités de l’indépendance en tant que mode de production et de consommation alternatif. Cette recherche ouvre ainsi la voie à l’étude des perspectives éthiques de la consommation culturelle