La phénoménologie comme manière de vivre
Auteur / Autrice : | Philippe Setlakwe Blouin |
Direction : | Natalie Depraz, Maxime Doyon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, épistémologie |
Date : | Soutenance le 14/05/2020 |
Etablissement(s) : | Normandie en cotutelle avec Université de Montréal (1878-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Etablissement d'accueil : Université de Montréal (1878-....) |
Laboratoire : Équipe de recherche interdisciplinaire sur les aires culturelles (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2004-....) | |
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean Grondin |
Examinateurs / Examinatrices : Natalie Depraz, Maxime Doyon, Michel Bitbol, Sophie-Jan Arrien, Bettina Bergo | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Grondin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Au cœur de la phénoménologie gît une thèse métaphysique selon laquelle le flux phénoménal du vécu (Erlebnisstrom) puise son sens et son être en lui-même, plutôt que d’une quelque réalité extérieure ou sous-jacente. En outre, cette thèse de l’autonomie existentielle du flux phénoménal, ou de l’équivalence de l’être et du paraître, ne s’atteste que moyennant une transformation complète de notre rapport au monde, où l’on s’efforce de se mettre à l’écoute des choses, et du mystère qui les enveloppe, plutôt que de les maîtriser. Pris ensemble, cette thèse métaphysique et cette attitude du laisser-être (Seinlassen) constituent les deux piliers de la phénoménologie comme manière de vivre dont la présente thèse se propose de tracer les grandes lignes. Pour ce faire, nous centrons nos recherches sur l’œuvre du fondateur de la phénoménologie, Edmund Husserl, que nous soumettons toutefois à une critique immanente; c’est Husserl qui à la fois dégage l’idée d’une phénoménologie comme manière de vivre et lui pose le plus sérieux obstacle. Cette tension au sein de la pensée husserlienne s’aperçoit à même les deux exigences qui la définissent : celle du « retour aux choses mêmes », d’une part, et celle de la description eidétique, de l’autre. À l’aide de différents interlocuteurs – qui nous permettent d’interroger Husserl rétrospectivement (Pyrrhon), contemporainement (James, Bergson) et prospectivement (Heidegger) –, nous montrons que ces deux exigences sont en fait incompatibles, et proposons afin de résoudre cette contradiction d’éliminer un de ses termes, soit l’exigence de description eidétique. Se fait alors jour la possibilité d’une phénoménologie qui assume pleinement sa vocation existentielle. Enfin, en parallèle à cette critique immanente de Husserl, et afin de l’étayer, nous développons une explication génétique de l’ἐποχή transcendantale, où celle-ci est caractérisée en tant que conversion de l’attitude naturelle à une forme de conscience postréflexive, c’est-à-dire mystique.