Thèse soutenue

Criblage in vitro de molécules antivirales contre l'herpèsvirus équin-1 par impédancemétrie et évaluation clinique de l'effet du valganciclovir

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Côme Thieulent
Direction : Stéphane Pronost
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance le 03/12/2020
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie, génétique et thérapies ostéoarticulaires et respiratoires (Saint-Contest, Calvados ; 2017-....)
Établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Cadoré
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Pronost, Jean-Luc Cadoré, Audrey Esclatine, Caroline Denesvre, Pierre-Olivier Vidalain, Aure Saulnier
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Cadoré, Audrey Esclatine

Résumé

FR  |  
EN

Neuf herpèsvirus sont connus pour infecter les équidés. Parmi eux, l’herpèsvirus équin 1 (HVE-1) induit les formes de la maladie les plus graves. En effet, ce virus provoque des troubles respiratoires, des avortements, des morts néonatales et des troubles nerveux qui mènent souvent à l’euthanasie de l’animal. La prophylaxie, reposant sur les bonnes pratiques sanitaires et la vaccination, demeure le meilleur moyen de lutte contre l’ensemble des herpèsvirus équins. Des vaccins qui réduisent efficacement les troubles respiratoires et la dissémination de l’HVE-1 ont été développés. Cependant, ces derniers ne préviennent pas les avortements et n’ont aucun effet démontré contre la forme nerveuse. De plus, la couverture vaccinale demeure insuffisante en France. Les traitements aux antiviraux constituent donc une approche complémentaire dans la lutte contre l’HVE-1. Cependant, trop peu d’études ont évalué l’effet de molécules contre ce virus, limitant les perspectives d’utilisation. Pour répondre à cette problématique, nous avons développé un protocole de criblage à moyen/haut débit à l’aide de la technologie RTCA xCELLigence®, basée sur la mesure d’impédance cellulaire. Suite au criblage de 2891 molécules, 21 candidats ont été identifiés pour leur efficacité contre l’HVE-1. Parmi ceux-ci, l’aphidicoline, la décitabine, le ganciclovir, l’idoxuridine, le pritelivir et le valganciclovir ont présenté les meilleurs effets. L’activité de ces molécules a été confirmée sur différents modèles cellulaires en présence de différentes souches d’HVE-1. Cette étude a conduit à l’identification et à l’étude du mode d’action d’une nouvelle molécule efficace contre l’HVE-1, la décitabine. Cet analogue de la déoxycitidine a également montré un effet synergique in vitro lorsqu’elle est associée au valganciclovir. Lors de la seconde phase de ce travail, nous avons testé l’efficacité d’un traitement au valganciclovir lors d’un challenge expérimental avec infection par nébulisation d’une souche d’HVE-1 (C2254) récemment isolée au cours de l’épizootie de 2018. Cette étude a permis de démontrer qu’une dose de 6,5 mg/kg de valganciclovir, administrée 2 fois par jour, permettait de maintenir un bon niveau de protection avant la mise en place de la réponse immunitaire humorale. En effet, ce traitement permet de réduire les signes cliniques, l’excrétion virale et la virémie cellulaire induits par l’HVE-1. Ces travaux réalisés in vivo démontrent l’efficacité du valganciclovir contre l’HVE-1 et le criblage réalisé in vitro ouvre de nouvelles perspectives de traitement, en particulier avec des associations de molécules.