Géographie des cimetières en Amérique latine : marquages, pratiques culturelles indigènes et inégalités sociales : étude comparative entre le Venezuela, le Mexique et le Chili
Auteur / Autrice : | Camille Varnier |
Direction : | Jean-Marc Fournier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 30/11/2020 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) |
Laboratoire : Espaces et Sociétés (Rennes ; Angers ; Caen ; Le Mans ; Nantes ; 1996-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Philifert |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Fournier, Virginie Baby-Collin, Louis Dupont, José Enrique Finol, Alejandra Lazo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Virginie Baby-Collin, Louis Dupont |
Résumé
Curieusement, la géographie des cimetières a fait l’objet de peu de travaux de recherche. Les thèses, articles et ouvrages sur ce sujet sont très rares en France comme à l’étranger. Or, ces espaces, riches de marquages sociaux et culturels, représentent des empreintes matérielles de la mémoire individuelle et collective qui existent dans tous les pays. En Amérique latine, l’étude des cimetières reflète en grande partie le monde des vivants : les rapports à la mort et au temps, les inégalités sociales très importantes, la grande diversité des rites et des croyances religieuses. Loin de se limiter à l’appréhension des cimetières comme miroir des sociétés, cette thèse vise plus précisément à mettre en lumière des mécanismes et processus inhérents aux sociétés étudiées : jeux de pouvoir, logiques de domination, ségrégation, exclusion, etc. Pour cela, l’accent est mis sur les groupes indigènes qui restent aujourd’hui largement marginalisés et exclus. Par le biais des mobilités, on étudie les changements entre les rapports à la mort dans des espaces ruraux et dans les villes. En effet, en plus des identités culturelles, les modes d’appropriation de l’espace du cimetière varient en fonction des espaces géographiques dans lesquels les individus et les groupes sociaux s’inscrivent. La méthode comparative retenue pour les trois espaces-laboratoires cherche à saisir les différences et ressemblances, en ce qui concerne la place occupée par les groupes indigènes, au sein de la société, entre un pays dit socialiste (le Venezuela), un pays dit libéral (le Chili) et un pays où le rapport à la mort est spécifique (le Mexique). La perspective de géographie sociale et culturelle consiste à montrer comment les inégalités sociales se produisent et se reproduisent à travers et au-delà de la mort : la mise en évidence de ce que l’on pourrait appeler des inégalités sociales marquées dans l’espace pour l’éternité.