Produire et voir du cinéma en régime autoritaire : censure et spectateurs dans l'Espagne franquiste (1946-1960)
Auteur / Autrice : | Lea Goret |
Direction : | François Rouquet, Fernando González |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, histoire de l'art et archéologie |
Date : | Soutenance le 02/10/2020 |
Etablissement(s) : | Normandie en cotutelle avec Universidad de Salamanca (Espagne) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) |
Laboratoire : Histoire, Territoires & Mémoires (Caen ; 2017-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Pilar Martínez-Vasseur |
Examinateurs / Examinatrices : François Rouquet, Fernando González, Pilar Martínez-Vasseur, Josefina Cuesta Bustillo, Álvaro Fleites Marcos, Maria Antonia Paz Rebollo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pilar Martínez-Vasseur, Josefina Cuesta Bustillo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Dès le début du XXe siècle, le cinéma devient un des médias privilégiés pour diffuser l’information et mettre en scène la fiction. Comme d’autres régimes autoritaires, l’Espagne franquiste (1939-1975) prend conscience de la nécessité de contrôler ce mode de communication et se dote d’un puissant appareil censorial. Parallèlement à leurs interventions sur les scénarios et les pellicules, les censeurs franquistes s’assurent que les spectateurs ont correctement interprété les œuvres qu’ils ont censurées. Tous les mois, entre 1946 et 1960, les délégués provinciaux leurs envoient des rapports détaillant l’accueil des films par le public de leur province. A travers l’étude de ces sources originales, cette thèse ambitionne ainsi de renouveler l’approche traditionnelle de la censure franquiste. Elle repose sur l’hypothèse que les pratiques censoriales obéissent aux perceptions que les acteurs ont des attentes tant du public que des ambitions idéologiques, artistiques et commerciales du régime. L’analyse de ces enquêtes permet d’appréhender les modalités à travers lesquelles les publics sont approchés par les autorités censoriales et d’évaluer leurs effets sur la pratique des censeurs. En étudiant les différents points de vue d’acteurs qui sont constamment en interaction, ce travail s’intéresse à la circularité des discours censoriaux et réceptifs et à leurs capacités d’influence mutuelle. Les relations entre la censure et la réception cinématographique sont interrogées autour de trois axes : la réception rapportée aux censeurs par les informateurs du régime, à travers l’analyse des discours présents dans les rapports provinciaux ; la réception imaginée par les censeurs, grâce à l’étude de leurs discours sur les publics au sein des sources administratives ; et enfin, l'expérience réceptive des spectateurs, en étudiant l’environnement cinématographique en contexte autoritaire, qui influe sur leur réception du cinéma national.