Les processus de rationalisation mobilisés par les personnels éducatifs et soignants face aux violences entre usagers au sein des établissements sociaux et médicosociaux : comment continuer à trouver sens à sa mission éducative et soignante face à l’injonction paradoxale de protéger en exposant ?
Auteur / Autrice : | Jean-Yves Gelinier |
Direction : | Bertrand Bergier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 28/09/2020 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche en Éducation (Nantes) |
Jury : | Président / Présidente : Martine Lani-Bayle |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Plantard, Anna Rurka | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Maubant, Vincent Meyer |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Notre recherche porte sur les processus de rationalisation mobilisés par les personnels éducatifs et soignants face aux violences entre usagers au sein des établissements sociaux et médico-sociaux. A des fins de protection, les établissements sociaux et médico-sociaux sous couvert de la loi du 2 janvier 2002, regroupent en leur sein des personnes vulnérables afin de leur apporter protections et soins. Mais certaines de ces personnes du fait de leur vulnérabilité initiale peuvent être violentes, d’autres du fait aussi de leur vulnérabilité initiale sont à même d’être victimes, d’autres encore, de victimes peuvent devenir violentes et inversement. Cette cohabitation dans des établissements semi-fermés, engendre des violences au quotidien et donc des victimes au quotidien. Cet état de fait nous met alors face à ce paradoxe où la protection initiale peut aussi engendrer l’exposition. Cette violence, qu’elle soit verbale, matérielle, psychologique, physique ou sexuelle, met le personnel éducatif et soignant dans l’impossibilité de l’éradiquer. Aussi notre interrogation centrale se formule ainsi : « Comment au sein de cette injonction paradoxale de protéger en exposant, les personnels éducatifs et soignants qui sont dans l’impossibilité de maîtriser cette violence et par là-même les souffrances qu’elle engendre, continuent-ils à trouver sens à leur mission ? Pour répondre à cette question, après une approche théorique du concept de paradoxe, nous nous sommes appuyés sur la théorie de la dissonance cognitive et sur le processus de rationalisation, élaborés par Festinger en 1957, pour exposer les différents processus adaptatifs (déni, silence, tabou, oubli, habituation, tolérance, relativisation) de 20 personnels éducatifs et soignants interviewés. Processus adaptatifs qui nous révéleront le maintien d’un ancrage de la notion d’aide à l’usager, et ce, sous différentes formes dont certaines seront contradictoires.