Le pouvoir juridictionnel au prisme du droit d'exception
Auteur / Autrice : | Victoria Hibschherr |
Direction : | Bertrand Pauvert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance le 23/11/2020 |
Etablissement(s) : | Mulhouse |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Sciences juridiques (Strasbourg ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Européen de recherche sur le Risque, le Droit des Accidents Collectifs et des Catastrophes (Colmar) - Centre européen de recherche sur le risque- le droit des accidents collectifs et des catastrophes - CERDACC - UR3992 / CERDACC |
Résumé
Si les législations de crise donnent la possibilité de déroger au droit commun en permettant des atteintes aux droits et libertés qui seraient illégales dans des circonstances normales, elles permettent aussi de se soustraire aux rapports qui gouvernent l'équilibre institutionnel du régime. Seulement, il semble que ce ne soit plus uniquement la survenue d'évènements exceptionnels et l'impossibilité pour l'État d'user de moyens ordinaires qui justifient le recours au droit de crise. Les souplesses apportées par ces régimes permettent aujourd'hui d'affronter des menaces endogènes. Aussi, le maintien de ces pouvoirs au-delà de ce qui apparaît nécessaire conduit vers un déséquilibre institutionnel, témoin d'un passage toujours plus perceptible de l'État de droit vers l'État de sécurité. Il importe alors de s'interroger sur l'émergence d'un nouveau schème lequel intègrera la question de la sécurité sans méconnaitre les principes de l'État de droit. La lecture des thèses de Montesquieu a permis de poser les jalons d'une réflexion en termes d'équilibres dans lesquels le pouvoir juridictionnel joue un rôle prépondérant. En dépit de sa position équivoque au sein des institutions, il a fallu repenser l'office du juge au prisme du droit de crise, aux fins de rétablir les équilibres mis à mal en inventant des agencements nouveaux et des moyens adaptés aux dérèglements rendus nécessaires par les caractères des phénomènes agitant les sociétés contemporaines. Garant des droits et libertés et censeur du politique, le juge devient un acteur indispensable de la pondération du système et participe à redessiner ce nouvel agencement institutionnel sans en détruire l'architecture existante.