Modulation de la réponse gliale dans les traumatismes de la moelle épinière : approche pluridisciplinaire et translationnelle
Auteur / Autrice : | Claire Bringuier |
Direction : | Florence Perrin, Christophe Goze-Bac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 16/11/2020 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Mécanismes moléculaires dans les démences neurodégénératives (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Etienne Audinat |
Examinateurs / Examinatrices : Florence Perrin, Christophe Goze-Bac, Etienne Audinat, Ché Serguera-Lagache, Sandrine Bertrand, Claire Wyart | |
Rapporteur / Rapporteuse : Ché Serguera-Lagache, Sandrine Bertrand |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les lésions de la moelle épinière (LME) touchent 4 millions de personnes dans le monde et induisent des handicaps majeurs pouvant aller jusqu'à la tétraplégie complète. Ces lésions déclenchent une vague inflammatoire dans laquelle la microglie joue un rôle majeur. Une cicatrice gliale, composée principalement d’astrocytes et de microglie se forme autour de la lésion et présente un rôle double, puisqu’elle permet d’une part de préserver le tissu sain du tissu lésé et constitue d’autre part un obstacle à la repousse des fibres nerveuses. L’objectif de cette thèse a été d’étudier l’effet d’une modulation des astrocytes et de la microglie dans un contexte de LME chez la souris.Dans un premier temps, nous étudions la modulation de l’expression du gène Fgfr4 dont l’expression est augmentée de façon spontanée et endogène dans les astrocytes réactifs après une LME. Dans ce travail de thèse, nous confirmons par des analyses transcriptomiques que ces astrocytes sont engagés dans une voie de transdifférenciation en neurones. Cette étude a ensuite consisté à augmenter l’expression de Fgfr4 dans les astrocytes immédiatement après la lésion médullaire (hémisection au niveau thoracique 9) grâce un vecteur lentiviral. Nous montrons que cette approche améliore la récupération fonctionnelle motrice de manière dépendante du sexe, avec une meilleure récupération des souris femelles. Cette amélioration s’accompagne d’une diminution de l'extension de la lésion et de la réactivité astrocytaire chez les femelles. Ces résultats mettent en évidence le rôle important de la transdifférenciation des astrocytes en neurones dans le contexte de LME et identifient un dimorphisme sexuel de la réponse astrocytaire après lésion.Dans un second temps, nous étudions le rôle de la prolifération de la microglie dans un contexte de LME. Pour ce faire, nous utilisons le GW2580, un inhibiteur de l’activité tyrosine kinase du CSF1R. Nous analysons l’effet du traitement dans le contexte d’inhibition continue avant et après lésion médullaire, puis dans le contexte d’une inhibition transitoire 1 semaine après la lésion. Nos résultats confirment que le traitement réduit la prolifération de la microglie et montrent que cette approche améliore la récupération fonctionnelle motrice fine, diminue la réactivité gliale et favorise la préservation du tissu. De plus, nous montrons qu’une inhibition transitoire de 1 semaine après la lésion médullaire est suffisante pour induire ces modifications et renforce la récupération fonctionnelle par rapport à un traitement continu. Ces résultats soulignent que la cinétique de prolifération de la microglie est un élément essentiel à prendre en compte pour déterminer une fenêtre d’efficacité optimale du traitement dans le contexte de LME.L’ensemble de ces études menées chez la souris montrent qu’augmenter l’expression de Fgfr4 dans les astrocytes et moduler la prolifération de la microglie après une LME sont deux approches efficaces pour promouvoir la récupération fonctionnelle motrice et favoriser la préservation du tissu après une LME.