Thèse soutenue

Les anticorps anti-HLA au cours du rejet à médiation humorale : rôle de la sous-classe et de la glycosylation des anticorps

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Auteur / Autrice : Vincent Pernin
Direction : Moglie Donnette-Le Quintrec
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 08/09/2020
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut en médecine régénératrice et de biothérapie (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Martin Villalba
Examinateurs / Examinatrices : Moglie Donnette-Le Quintrec, Martin Villalba, Sébastien Lacroix-Desmazes, Alain Lemoine, Georges Mourad, Lionel Couzi, Oriol Bestard
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Lacroix-Desmazes, Alain Lemoine

Résumé

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Le rejet à médiation humorale (ABMR) est aujourd’hui reconnu comme la première cause de perte du greffon rénal au-delà de la première année. Les anticorps anti-HLA spécifiques du donneur de novo (DSAdn) sont le facteur de risque principal d’ABMR après transplantation rénale. Ils sont au centre des mécanismes physiopathologiques impliqués au cours de cette pathologie. Cependant, l’évolution clinique après la détection d’un DSAdn est extrêmement hétérogène suggérant que tous n’ont pas la même pathogénicité. Plusieurs caractéristiques des DSAdn ont été identifiées comme étant associées à un risque plus élevé d’ABMR ou de perte du greffon comme la « force » des anticorps (évaluée par la MFI au test Luminex Single Antigen), leur capacité à fixer et activer la voie classique du complément et la détection d’une sous-classe IgG3. Dans ce travail de thèse, j’ai étudié le rôle de la répartition des différentes sous-classe IgG et du profil de glycosylation des DSA au cours de l’ABMR, grâce à la mise au point d’une technique innovante basée sur la spectrométrie de masse.Dans la première partie de ce travail, nous avons mis en évidence que les DSA étaient toujours composés des quatre sous-classes d’IgG mais avec une répartition variable selon les patients. La distribution des sous-classes des DSA était différente de celle des IgG totales avec plus d’IgG1, plus d’IgG3, plus d’IgG4 mais moins d’IgG2. Une proportion élevée d’IgG3 (>6.4%) était significativement associée à la présence d’un ABMR, à la sévérité histologique de l’ABMR avec plus de dépôts de complément et plus d’inflammation de la microcirculation (glomérulite et capillarite péri-tubulaire) et au déclin du débit de filtration glomérulaire, indépendamment des autres caractéristiques du DSA, en particulier de la valeur de MFI.Dans la deuxième partie de ce travail, nous avons montré pour la première fois une association entre le profil de glycosylation des DSA et le risque d’ABMR. Le groupe de patients présentant un ABMR avaient des DSA dont les sous-classes IgG1 et IgG3 exhibaient un profil de glycosylation pro-inflammatoire associant une plus faible galactosylation des IgG1, une plus faible sialylation des IgG3 et une proportion plus élevée de GlcNAc en position bissectrice. L’hyposialylation des IgG3 semble un facteur prometteur pour prédire du risque d’ABMR. Ces résultats ouvrent aussi potentiellement la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques qui sont particulièrement attendues, l’efficacité des thérapeutiques utilisées actuellement étant souvent décevante.