Facteurs bactériens impliqués dans la survie intramacrophagique de Pseudomonas aeruginosa et recherche d’inhibiteurs spécifiques : du modèle expérimental cellulaire au modèle vertébré Danio rerio
Auteur / Autrice : | Malika Moussouni |
Direction : | Anne Blanc-Potard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 11/02/2020 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratory of Pathogen Host Interactions (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Bleves |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Blanc-Potard, Sophie Bleves, Jean-Michel Bolla, Sylvie Chevalier, Annette C. Vergunst | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Michel Bolla, Sylvie Chevalier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Pseudomonas aeruginosa, fait partie des bactéries pathogènes classées par l’OMS «hautement prioritaires», résistantes aux antibiotiques et pour lesquelles il est urgent d’identifier de nouveaux moyens de lutte. P. aeruginosa, responsable d’infections aiguës ou chroniques, est impliqué dans des infections nosocomiales et est également le principal pathogène responsable de la morbidité et la mortalité des patients atteints de mucoviscidose, maladie génétique à transmission récessive, liée à des mutations du gène cftr. Le macrophage est en première ligne de la défense immunitaire innée. Le rôle dans l’infection de la capacité de P. aeruginosa à résister à l’action bactéricide des macrophages est un aspect mal connu, que ce soit dans le contexte de la mucoviscidose ou pas. Des facteurs de virulence comme MgtC et OprF, ont récemment été identifiés comme important dans la survie intramacrophagique de P. aeruginosa. Notre projet a pour objectif principal de mieux comprendre le rôle de ces facteurs dans l’établissement de l’infection à P. aeruginosa, de tester la contribution du canal CFTR à ce niveau, et de développer une stratégie thérapeutique innovante. L’intérêt étant de mieux contrôler l’infection, nous proposons de développer une nouvelle stratégie, en complément de l’antibiothérapie, qui vise à limiter la capacité de P. aeruginosa à survivre dans le macrophage. Cette approche se base sur la cible MgtC et un inhibiteur naturel MgtR. Nous avons testé ici pour la première fois, l’effet d’un peptide synthétique MgtR sur P. aeruginosa. MgtR réduit la survie bactérienne dans les macrophages, via son effet sur la protéine MgtC, validant ainsi, l’effet biologique du peptide synthétique. Cette approche antivirulence est couplée à une approche structurale, afin de caractériser l’interaction MgtC/MgtR d’un point de vue moléculaire et d’étudier l’effet de MgtR sur la dimérisation de MgtC. Ceci pourrait permettre in fine d’optimiser le peptide MgtR afin de pouvoir le tester dans un modèle animal (des études préliminaires dans l’embryon de poisson-zèbre s’étant avérées infructueuses). J’ai de plus contribué à une étude visant à caractériser les facteurs bactériens de P. aeruginosa impliqués dans le stade intramacrophagique. Ces travaux ont montré l’implication de MgtC et OprF dans l’expression du SST3, lui-même responsable d’un phénomène de lyse des macrophages par les bactéries intracellulaires. L’utilisation du mutant oprF comme « indicateur » du rôle intramacrophagique in vivo, nous a permis de montrer l’importance de l’action bactéricide du macrophage (e.g. l’acidification du phagosome) dans le contrôle de l’infection à P. aeruginosa, dans des macrophages en culture et dans l’embryon de poisson-zèbre. Ce modèle vertébré est pertinent non seulement pour l’étude de l’infection à P. aeruginosa, mais également pour l’implication du CFTR. Les embryons cftr-/- semblent être particulièrement susceptibles à l’infection par P. aeruginosa, et ce modèle pourrait permettre de déterminer la contribution spécifique du CFTR à l’action bactéricide du macrophage. En conclusion, une meilleure compréhension de la phase intramacrophagique de P. aeruginosa et des facteurs bactériens impliqués, pourraient permettre de mieux contrôler l’infection à P. aeruginosa.