Effet de la taille de groupe sur le comportement, la démographie et la dynamique sociale du zèbre des plaines en contexte de prédation
Auteur / Autrice : | Camille Vitet |
Direction : | Simon Chamaillé-Jammes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie et biodiversité |
Date : | Soutenance le 01/12/2020 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Anne Loison |
Examinateurs / Examinatrices : Simon Chamaillé-Jammes, Anne Loison, Dominique Allainé, Olivier Pays-Volard, Elise Huchard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Allainé, Olivier Pays-Volard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Chez les espèces sociales, les coûts et bénéfices de la vie en groupe sont nombreux et dynamiques, et la balance entre ces derniers est un déterminant clé de la taille des groupes. La taille de groupe est un composant de la socialité qui peut avoir d’importants effets sur le comportement des individus, leurs paramètres démographiques et leur dynamique sociale (mouvements intergroupes des individus, associations entre groupes). Cependant, ces effets restent mal compris. Dans cette thèse, j’explore l’effet de la taille de groupe sur le comportement, la démographie et la dynamique sociale du zèbre des plaines Equus quagga dans les populations sauvages du Parc National de Hwange (HNP, Zimbabwe) et du Parc de Hluhluwe-iMfolozi (HiP, Afrique du Sud). Dans le premier chapitre, je montre qu’à HNP la taille de groupe a peu d’effet sur la vigilance individuelle et l’acquisition des ressources, et n’a pas d’effet significatif sur la survie des individus, ce qui suggère que les effets de dilution et de détection importent peu sur le plan comportemental et démographique dans cette population. Dans le second chapitre, je montre que la probabilité qu’il y ait un changement d’étalon au sein des harems augmente lorsque le nombre de femelles reproductrices dans les harems augmente à HNP, mais que ces changements d’étalon n’affectent pas la survie des poulains. Ainsi, si le comportement d’infanticide par les mâles existe chez le zèbre des plaines en milieu sauvage, il devrait être très rare et ne pas avoir d’impact important sur la survie des poulains à l’échelle de la population. Enfin, dans le troisième chapitre, je montre que le nombre de femelles reproductrices dans les harems n’a pas d’effet sur la probabilité des harems à être observés seuls ou avec d’autres harems. En revanche, les harems comprenant davantage de femelles reproductrices semblent être moins souvent observés avec des groupes de mâles célibataires (bien que des incertitudes demeurent). Cela suggère que les harems comprenant beaucoup de femelles reproductrices pourraient éviter de s’associer avec les mâles célibataires, et semblent mieux réussir à les éviter à HiP où la végétation est globalement plus fermée qu’à HNP. De ce fait, la probabilité qu’il y ait un changement d’étalon au sein des harems n’augmente pas avec le nombre de femelles reproductrices dans les harems à HiP. Globalement, cette thèse remet en question le fonctionnement de l'effet de dilution et souligne l'importance de considérer l'effet régulateur potentiel des dynamiques sociales sur les populations, à travers leur effet sur la distribution spatiale des groupes.