Thèse soutenue

L’efficacité alimentaire individuelle chez le poisson : méthodes de mesure directe et prédicteurs indirects pour développer des programmes de sélection génétique chez deux espèces aquacoles majeurs : le bar européen Dicentrarchus labrax et le tilapia du Nil Oreochromis niloticus

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Auteur / Autrice : Charles Rodde
Direction : David J. McKenzie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 10/12/2020
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité Mixte de Recherche CNRS-IFREMER-IRD-UM 9190 MARBEC Marine Biodiversity, Exploitation and Conservation Université de Montpellier
Jury : Président / Présidente : Jehan-Hervé Lignot
Examinateurs / Examinatrices : David J. McKenzie, Jehan-Hervé Lignot, Mathilde Dupont-Nivet, Christel Lefrançois, Hélène Gilbert, Pierrick Haffray
Rapporteur / Rapporteuse : Mathilde Dupont-Nivet, Christel Lefrançois

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’aliment utilisé en pisciculture est onéreux et impacte l’environnement. Améliorer l’efficacité alimentaire (EA) pour produire la même quantité de poisson en utilisant moins d’aliment est un objectif majeur pour rendre l’aquaculture plus durable. Cet objectif pourrait être atteint grâce à la sélection génétique, mais cela nécessite des méthodes de phénotypage individuel, et mesurer la prise alimentaire individuelle est complexe chez le poisson. Les deux meilleures méthodes, à l’heure actuelle, consistent soit à élever les poissons individuellement, soit à les marquer avec un tag externe pour les identifier visuellement au sein de petits groupes. Je me suis focalisé sur des questions d’importance critique en lien avec l’estimation de l’EA individuelle, chez deux espèces aquacoles majeures, le bar Européen Dicentrarchus labrax et le tilapia du Nile Oreochromis niloticus. J’ai démontré qu’estimer l’EA individuelle au stade juvénile chez le tilapia du Nil permettait de prédire l’EA sur l’ensemble du cycle de production. Ensuite, j’ai comparé les deux méthodes de phénotypage chez le tilapia du Nil, et observé qu’elles ne fournissent pas des estimations équivalentes. Enfin, j’ai aussi constaté que les poissons les plus efficaces à taux de rationnement restreint n’étaient pas les plus efficaces à satiété, chez les deux espèces.Les deux méthodes de phénotypage demeurent, cependant, fastidieuses. J’ai, en conséquence, cherché de potentiels critères de sélection indirecte qui soient plus faciles à mesurer. Chez le bar européen, il n’y avait pas de corrélation entre l’EA individuelle et le taux métabolique individuel (estimé par la consommation d’oxygène). Par ailleurs, j’ai résolu des problèmes d’ordre méthodologique afin d’implémenter l’analyse de la signature isotopique, grâce à l’échantillonnage non létal des écailles, en tant que critère de sélection indirecte.Pour conclure, sélectionner les poissons au stade juvénile semble fiable et permettra de réduire les coûts de sélection. La méthode de phénotypage de l’EA individuelle à utiliser pour faire de la sélection génétique dépend, cependant, de l’espèce. En particulier, la structure sociale de l’espèce doit être prise en compte dans le choix de la méthode la plus appropriée. En outre, les poissons devraient être phénotypés dans des conditions d’élevage et de nourrissage aussi proches que possible de celles en élevage commercial. Le taux métabolique pourrait être utilisable en tant que critère de sélection indirecte si couplé avec des mesures de l’excrétion d’ammoniac ou de la composition corporelle. Quant à l’analyse de la signature isotopique des écailles, elle est techniquement réalisable et nécessite d’être plus amplement étudiée.