Thèse soutenue

Impact de l’utilisation des médicaments antipaludiques sur la transmission de Plasmodium sp.

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Auteur / Autrice : Manon Villa
Direction : Ana Rivero
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie, évolution, ressources génétiques, paléobiologie
Date : Soutenance le 15/12/2020
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Oliver Kaltz
Examinateurs / Examinatrices : Ana Rivero, Oliver Kaltz, Bruno Faivre, Mathilde Gendrin
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Faivre, Mathilde Gendrin

Mots clés

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Résumé

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Le paludisme a encore aujourd’hui une incidence importante dans les populations humaines, notamment en Afrique sub-saharienne, malgré le développement de médicaments antipaludiques. Ces derniers diminuent la mortalité et la morbidité liée à la maladie et peuvent impacter la transmission des parasites dans l’humain ou dans le vecteur. Les études sur les effets des médicaments antipaludiques sur la transmission du paludisme se sont pour le moment concentrées sur l’homme. Dans cette thèse, nous nous intéressons aux effets de deux antipaludiques majeurs, l’artésunate (AS) et la sulfadoxine-pyriméthamine (SP), sur la transmission du paludisme non seulement dans l’hôte vertébré mais aussi dans le vecteur. Grâce à un modèle de laboratoire, la malaria aviaire (Plasmodium relictum), nous avons montré que la SP diminue fortement la charge et la prévalence en sporozoïtes de moustiques infectés nourris sur des oiseaux traités et nous sommes en train d’étudier le lien avec le microbiome et le transcriptome dans le tube digestif du moustique. Ce médicament influence la transmission du paludisme en agissant directement sur les parasites dans le vecteur et de ce fait peut exercer une pression de sélection non seulement dans les humains traités (comme c'est largement accepté) mais aussi dans les vecteurs prenant un repas sanguin traité. Nous n’avons pas observé d’effet d’AS dans le vecteur. Par contre, lors d’une expérience au laboratoire utilisant des lignées de P. relictum sélectionnées pour être résistants à l'AS, nous avons observé que les coûts biologiques associés à la résistance à l’AS s’expriment dans le vecteur (diminution de l’intensité d’infection) mais pas dans le vertébré non traité. De plus, nous avons comparé la prévalence d’allèles de résistance sur les gènes pfcrt, dhfr et pfmdr de Plasmodium falciparum entre les hommes et les vecteurs dans 4 sites d’Afrique de l’Ouest. Nous avons mis en évidence une différence de prévalence d’allèles de résistance entre les hommes et les vecteurs, et même entre espèces vectrices. Ces différences peuvent représenter des coûts associés à la résistance ou mettre en lumière le rôle de sentinelle de la résistance des vecteurs pour des allèles de résistance en faible prévalence dans l’homme. Le vecteur est donc un maillon important dans l’étude de l’émergence et la propagation des allèles de résistance aux médicaments et de l’impact des antipaludiques sur la transmission du paludisme.