Bases moléculaires et cellulaires des interactions Vibrio / Crassostrea gigas en contexte sain et pathologique
Auteur / Autrice : | Daniel Oyanedel Trigo |
Direction : | Guillaume Charrière, Delphine Destoumieux-Garzón |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanismes des interactions parasitaires pathogènes et symbiotiques |
Date : | Soutenance le 16/10/2020 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interactions Hôtes-Pathogènes-Environnements (Perpignan) |
Jury : | Président / Présidente : François H. Lallier |
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Charrière, Delphine Destoumieux-Garzón, François H. Lallier, Carmen Amaro Gonzalez, Sophie Gaudriault, François Delavat, Annick Jacq | |
Rapporteur / Rapporteuse : François H. Lallier, Carmen Amaro Gonzalez |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les bactéries du genre Vibrio sont ubiquitaires dans les milieux aquatiques. Elles adoptent des modes de vie libres et associés. Elles établissent des symbioses mutualistes, commensales et parasitaires avec de nombreux métazoaires. Chez l'huître Crassostrea gigas saine, un microbiote abondant et diversifié qui comprend de nombreux Vibrio est maintenu sous homéostasie immunitaire. Toutefois, sous l'influence de stress biotiques ou abiotiques une dysbiose se crée favorisant la prolifération d'espèces opportunistes de Vibrio qui peuvent induire la mort des huîtres. C’est notamment le cas lors du syndrome de mortalité des huîtres du Pacifique (POMS) provoqué par un virus immunosuppresseur, OsHV-1 µvar. Nous avons ici caractérisé les interactions Vibrio / C. gigas en contexte sain et pathologique. Nous montrons que chez des populations de V. splendidus associées à des huîtres saines, la virulence et la capacité de colonisation peuvent être contraintes par la sélection de structures de l’antigène O qui sont plus facilement reconnues par le système immunitaire de l'hôte mais qui confèrent une résistance au broutage par des amibes marines. Ce compromis entre la capacité à coloniser son hôte et la persistance environnementale est vraisemblablement à l’origine de la grande diversité structurale observée pour l’antigène O dans cette espèce. En contexte pathologique, nous avons montré que les espèces associées à l’huître sont en grande majorité cytotoxiques pour les cellules immunitaires de leur hôte, et ce, quel que soit l’environnement considéré (Atlantique, Méditerranée). Cette cytotoxicité est un déterminant clé de l’échappement aux puissantes défenses cellulaires de l’huître et du succès infectieux. Nous avons observé que les bases moléculaires de la cytotoxicité sont spécifiques à chaque espèce de Vibrio étudiée. Enfin, au-delà des agents pathogènes opportunistes qui utilisent la cytotoxicité (V. tasmaniensis, V. crassostreae, V. splendidus, V. harveyi), nous avons identifié de simples opportunistes, comme V. rotiferianus, qui non seulement bénéficient de l'activité immunosuppressive des autres agents pathogènes mais également adoptent des stratégies d'acquisition non coopérative de biens publics, tels que les sidérophores produits par la communauté microbienne hébergée par leur hôte