Thèse soutenue

Implication des voies du stress oxydant dans le remodelage du récepteur de la Ryanodine au cours de la Dysfonction Diaphragmatique induite par la Ventilation Mécanique

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Auteur / Autrice : Mohamad Yehya
Direction : Stefan MateckiAlain Lacampagne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du mouvement humain
Date : Soutenance le 24/01/2020
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Mouvement Humain (Marseille ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiologie & médecine expérimentale du cœur et des muscles (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Anne Bonnieu
Examinateurs / Examinatrices : Stefan Matecki, Alain Lacampagne, Anne Bonnieu, Alexandre Demoule, Timothy Wai, Sabine De La Porte
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Demoule, Timothy Wai

Résumé

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La ventilation mécanique en réanimation (VM) est une mesure de sauvetage pour les patients qui présentent une incapacité temporaire à assurer par leur fonction ventilatoire une oxygénation tissulaire adéquate. Elle peut pourtant être à l’origine d’une dysfonction diaphragmatique induite par la ventilation (DDIV), augmentant la dépendance du patient à son ventilateur et la durée de son séjour en réanimation. La mise au repos brutale du diaphragme induite par la ventilation peut engendrer un stress énergétique ainsi qu’un stress mécanique participant à l’initiation d’un stress oxydant à la base d’une DDIV. Ainsi, l’objectif de cette thèse est d’évaluer les mécanismes physiopathologiques impliqués précocement dans la genèse de ce stress oxydant et d’en faire le lien mécanistique avec la dysfonction contractile du diaphragme ventilé sur un modèle murin. La compréhension de ces mécanismes nous permettra de proposer des nouvelles pistes thérapeutiques afin de limiter l’impact négatif de cette pathologie sur le devenir des patients pris en charge en réanimation par la ventilation mécanique. Dans notre première étude, nous avons montré pour la première fois, dans le diaphragme de souris ventilées mécaniquement, la présence dès 6 heures de ventilation d’un stress oxydant mitochondrial responsable d’un remodelage biochimique précoce du canal de libération du calcium du réticulum sarcoplasmique RyR1, aboutissant à des troubles de l’homéostasie calcique à la base d’altération du couplage excitation-contraction (CEC), impliqués dans la DDIV. Nous avons également montré qu’avec une période plus longue de VM, cette altération de l'homéostasie calcique contribue à une activation secondaire du système de protéase calcium-dépendant liée au désassemblage des complexes d'actomyosine et à l'atrophie participant à la DDIV. Enfin nous avons montré qu’en ciblant pharmacologiquement le RyR1 afin de réduire les fuites calciques nous pouvions prévenir la DDIV. La mise au repos du diaphragme engendre précocement un phénomène de fission mitochondriale qui a été lié à un stress métabolique. Dans notre deuxième étude, nous montrons que cette fission mitochondriale précoce est responsable d’un stress oxydant mitochondrial et que son inhibition pharmacologique au cours de la VM prévient la production de ROS d’origine mitochondriale ainsi que le remodelage du canal calcique RyR1 avec une bonne efficacité thérapeutique sur la prévention de la DDIV. La ventilation mécanique, par la genèse d’asynchronie entre le patient et son ventilateur peut induire un stress mécanique dont l’implication dans le DDIV est mal connue. Sur un modèle murin dystrophique (souris mdx), dont le diaphragme est plus sensible au stress mécanique du fait d’une déficience en Dystrophine, nous avons modélisé ce stress au cours de la ventilation mécanique par l’application in vitro, après 6 heures de ventilation, de contractions excentriques. Ainsi, dans notre troisième étude, nous avons monté que 6 heures de VM chez la souris mdx augmentent la susceptibilité du diaphragme aux contractions excentriques impliquant un remodelage biochimique des canaux RyR1 et une présence de fuite de Ca2+ intracellulaire. Nous démontrons sur ce modèle murin dystrophique, qu’un stress mécanique appliqué in vitro après 6 heures de VM, pouvait activer les NOX2, à la base d’un stress oxydant venant aggraver le remodelage du diaphragme RyR1 déjà altéré par la VM. Nous avons également montré que l’inhibition pharmacologique de NOX2 gommait les effets délétères de ce stress mécanique imposé in vitro. Enfin, nous montrons également dans ce dernier travail, qu’un entraînement respiratoire préventif des muscles respiratoires chez la souris mdx atténue la DDIV ainsi que la susceptibilité à la contraction excentrique induite par VM. Ce travail préliminaire devra être continué afin d’évaluer les mécanismes de cette amélioration induite par cet entrainement.