Thèse soutenue

La stratégie d'engagement des États-Unis dans le Sud à l'ère de la mondialisation

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Auteur / Autrice : Tewfik Hamel
Direction : Jacques Aben
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : HISTOIRE spécialité Histoire militaire
Date : Soutenance le 06/03/2020
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier) - Centre de recherche interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Antoine Coppolani
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Aben
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Sophie Millet-Devalle, Anne-Françoise Cammilleri

Résumé

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Il y a des lacunes dans la littérature qui traite la politique étrangère des Etats-Unis. Considérer les attaques du 11 Septembre 2001, Pearl Harbor ou l’Union soviétique comme les seuls facteurs déterminants la politique américaine comporte des erreurs ; c’est ignorer le rôle des facteurs intérieurs dans la formulation et l’exécution de la politique étrangère des Etats-Unis. Dans le domaine de la sécurité nationale, vous ne pourriez pas étudier la politique d'un Etat sans comprendre le contexte historique. Pourtant, de nombreux analystes viennent à l’étude de la stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis, sans ce contexte historique. C’est comme si 1941 ou 1945 étaient l'année « zéro ». Comme si le pays vivait dans un isolement vertueux alors que l’expansion est le mot descriptif de la « personnalité stratégique » américaine. Les racines de la stratégie nationale sont plus profondes que les calculs des décideurs politiques comme le montre l’engagement américain dans le Sud.L’engagement international des Etats-Unis, principalement motivé par des forces internes, ne commence pas avec Pearl Harbor, par exemple. Mais la Seconde guerre mondiale fut un moment décisif pour le système international émergeant. Le projet américain mondial qui a résulté cherchait à gérer une série de défis à l’ordre mondial axé sur les intérêts américains. Beaucoup d’obstacles avaient entravé cet ordre mondial : la sphère de coprospérité japonaise, le nouvel ordre allemand, le système de préférence impérial britannique, les empires européens, le nationalisme politico-économique du Tiers-Monde, l’antiétatisme et l’aversion d’une partie des Américains à l’engagement extérieur. Tous ces défis devaient être gérés et surmontés. La particularité de l’Union soviétique était d’être l’obstacle le plus important - le seul vrai contrepoids à la puissance américaine. Son effondrement a offert l’opportunité aux Etats-Unis d’utiliser leurs capacités pour exercer plus de contrôle sur le système international, accroître leur puissance et atteindre des objectifs anciens, désormais, sous couvert de la mondialisation.En effet, la notion de la mondialisation a joué un rôle dans les débats politique et stratégique américains dans l’après-guerre froide. Certes, le concept de la mondialisation est devenu le véhicule de la politique américaine, mais reflète aussi des transformations profondes dans l’organisation politique, économique et sociales des sociétés contemporaines et de la politique mondiale. Parce que le changement de discours n’est pas dissociable du changement de l’environnement physique et social, il ne s’agit pas donc de rejeter le terme comme synonyme de l’impérialisme américain, mais de comprendre comment les concepts sociologiques sont transformés par les décideurs politiques, et comment ils agissent pour encadrer les débats politiques. Par conséquent, placer l’engagement des Etats-Unis dans le « Sud Global » et le processus d'organisation internationale dans le cadre de changements globaux semble nécessaire pour saisir la particularité et les forces qui façonnent l’époque actuelle.