Interactions professionnelles en contexte commercial dans une perspective comparative : les réunions d’entreprise en France à Taïwan
Auteur / Autrice : | Jia Lih Yang |
Direction : | Christine Béal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 09/12/2020 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Praxiling (Montpellier) - Praxiling UMR 5267 / Praxiling |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Torterat |
Examinateurs / Examinatrices : Annelise Ly, Arnaud Richard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Marc Mangiante, Véronique Traverso |
Résumé
Cette thèse socio-pragmatique repose sur un ensemble de six sous-corpus d’entreprise issus d’interactions en face à face entre des professionnels en France et à Taïwan. À partir de ces données linguistiques authentiques, nous employons la méthode comparative pour analyser deux types d’interactions naturelles – la réunion d’équipe et la réunion client/fournisseur dans un contexte commercial – en français et en chinois. Dans un premier temps, ces données acoustiques sont sélectionnées et transcrites en corpus, dans l’objectif de « comparer les normes et comportements communicatifs attestés dans deux sociétés » (Kerbrat-Orecchioni, 2005 : 289). Puis, les rapports de pouvoir – hiérarchique ou ''partenarial'' – entre les interactants sont analysés dans ces deux types de réunion sous les aspects des références personnelles, des séquences ritualisées, des règles conversationnelles, des actes de langage, ainsi que des interventions exercées par un rôle spécifique, les « taxèmes » et « relationèmes » se révélant au cours de l’interaction. Dans la relation verticale, le supérieur se caractérise par ses « actes directifs » et le subordonné par ses « actes de demande ». Dans la réunion client/fournisseur, où les partenaires ont des intérêts opposés, nous étudions les comportements langagiers des deux rôles lors de l’accord, du désaccord, de la réponse non-préférée, du glissement thématique, ainsi que lors de la « demande » concernant les informations sensibles. Nous constatons que dans ces deux sociétés les manières de mener la « négociation conversationnelle » sont opposées : explicite pour la française, implicite pour la chinoise. Ensuite, les activités professionnelles – les points communs de la réunion dans les deux langues – sont illustrées avec des cas authentiques. Notre thèse permet ainsi d’éclairer l’action conduite de façon collective en fonction du rôle et de l’ethos communicatif des locuteurs au sein d’une entreprise et dans une rencontre professionnelle. Pour finir, nous réexaminons les « valeurs culturelles » présentées par Hall (1976, 1990), Hofstede (1983, 2010) et Schwartz (1994, 2006) en référence avec nos résultats pragmatiques linguistiques dans lesquels certains postulats proposés par ces chercheurs sont consolidés, approfondis et critiqués.