La langue des condamnés dans le théâtre shakespearien
Auteur / Autrice : | Nathalie Oziol |
Direction : | Nathalie Vienne-Guerrin, Jean-Christophe Mayer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 27/11/2020 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IRCL - Institut de recherches sur la renaissance, l'âge classique et les lumières |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Drouet |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Mayer, Nathalie Rivère de Carles | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Yan Brailowsky |
Mots clés
Résumé
Aux XVIème et XVIIème siècles, il existait une tradition du dernier discours prononcé par le condamné à mort sur l’échafaud en Angleterre. On attendait de lui un aveu en bonne et due forme, par lequel il devait exprimer sa repentance et demander pardon au roi. Cette pratique s’inscrivait dans un cadre idéologique politique mais aussi religieux, sur l’art de bien mourir (ars moriendi). Or, s’il convenait de bien parler, dans son lit de mort comme sur l’échafaud, il s’avère qu’au théâtre, en revanche, la langue du condamné shakespearien s’affranchit des règles que l’autorité voudrait lui imposer. Il entre alors dans un rapport de force avec le pouvoir, usant de sa langue comme arme verbale. En outre, le théâtre est un lieu où l’on voit se construire une relation de l’individu à la mort en général et à sa mortalité en particulier. En se donnant à voir comme un martyr et une victime de violence illégitime, le condamné reprend la main sur sa mort. Si le discours du condamné permet de créer une véritable esthétique de l’horreur sur scène, il révèle en même temps le désir d’être commémoré par la postérité. La langue du condamné est donc un pré-texte aux discours à venir, elle est le point de départ d’une mythologie des discours de condamnés.