Thèse soutenue

L'infanticide, l'exposition d'enfants en Chine et l’évangélisation des missionnaires catholiques (1689-1840)

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Auteur / Autrice : Chenzhe Li
Direction : Serge Brunet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : HISTOIRE spécialité Histoire des Religions
Date : Soutenance le 06/05/2020
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier) - Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences humaines et Sociales de Montpellier / CRISES
Jury : Président / Présidente : Philippe Martin
Examinateurs / Examinatrices : Monique Cottret, Gladys Chicharro, Gregory Hanlon, Pierre Antoine Fabre, Odile Moreau
Rapporteur / Rapporteuse : Monique Cottret

Résumé

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Cette thèse étudie le phénomène de l'infanticide et de l'abandon d'enfants en Chine, de 1689 à1840, à travers les descriptions qu'en font les missionnaires catholiques, dans leur oeuvre d'évangélisation des enfants, qu'il s'agisse des jésuites ou bien des prêtres des Missions Étrangères de Paris. Nous confrontons ces témoignages avec d'autres sources, de nature différente, afin d'approcher la réalité du phénomène, ses raisons, les réactions qu'il suscite et les actions menées par les autorités chinoises et les missionnaires européens. Nous mettons en lumière l'oeuvre de l'enfance et la place majeure du baptême pour les missionnaires catholiques.En explorant une riche documentation, nous présentons, dans une première partie, les points de vue différents des missionnaires catholiques, d'autres voyageurs occidentaux, ainsi que de lettrés et de mandarins chinois. Les missionnaires, en diffusant leurs témoignages, eux,cherchent aussi à attirer des ressources pour secourir les enfants misérables. Les écrits de voyageurs britanniques s'attachent à démontrer la supériorité des Européens face à la« barbarie chinoise ». Les petites filles sont les premières victimes de l'infanticide et de l'exposition, d'abord en raison du statut d'infériorité de la femme, et d'une série de causes conjoncturelles autant que structurelles. Cette partie présente aussi l'organisation des hospices chinois, à travers des sources chinoises abondantes, rarement utilisées par l'historiographie occidentale, en la comparant à celle des hospices occidentaux.Espérant convertir le plus grand nombre de païens possible, les missionnaires catholiques se consacrent essentiellement au baptême des petits enfants moribonds. Ils se soucient d'abord de ces âmes qui, en échappant aux limbes des enfants, vont glorifier éternellement le Seigneur.Avec l'interdiction du christianisme en Chine, au XVIIIe siècle, après la querelle des rites, ils jugent préférable de recruter des catéchistes pour baptiser les enfants exposés mourants, plutôt que de fonder des hospices catholiques. Des femmes converties constituent alors un levier majeur de cette oeuvre. La situation change après les Guerres de l'opium. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la mission française peut bénéficier de la protection de son État.L'originalité de cette recherche est de convoquer une approche anthropologique, d'histoire du genre et d'histoire religieuse, tout en s'insérant dans le contexte historique de la mission asiatique et globale, ainsi que du processus de la colonisation. Nous espérons que cette étude offrira un nouvel éclairage sur l'image de la Chine aux yeux des Européens à l'époque de 'expansion de la civilisation occidentale et, en même temps, qu'elle contribuera à enrichir la compréhension de la différence entre la culture occidentale catholique et la culture chinoise.