Thèse soutenue

Histoire et évolution des campanules de l'archipel du Cap-Vert (Campanula L., Campanulaceae)

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Auteur / Autrice : Mathieu Gardere
Direction : Serge MullerJean-Yves Dubuisson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie végétale
Date : Soutenance le 14/09/2020
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de systématique, évolution, biodiversité (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Machon
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Yves Dubuisson, Nathalie Machon, Frédéric Médail, Laure Civeyrel, Arnaud Mouly, Myriam Gaudeul
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Médail, Laure Civeyrel

Mots clés

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Résumé

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Au sein des Campanulaceae, le genre Campanula L. (de 420 à 600 spp., suivant les auteurs) largement distribué dans les régions tempérées de l’Hémisphère Nord, est le plus important de la famille. Situé en zone tropicale dans l’océan Atlantique, l’archipel volcanique du Cap-Vert, le plus méridional de la Macaronésie, abrite quelques espèces de ce genre dans les îles occidentales (4 spp.). Inféodées aux milieux rupicoles humides d’altitude, elles se caractérisent par leur port suffrutescent – reflétant ainsi un des aspects du syndrome insulaire – et une remarquable diversité morphologique florale largement mésestimée jusqu’alors. En préalable au volet taxonomique, nous avons été amenés à étudier un abondant matériel d’herbier. Confrontés à des spécimens sans nom de collecteur, nous avons pu, après recherche, identifier ce dernier : João da Silva Feijó. Un chapitre entier est dédié à son séjour dans l’archipel et à ses collections. Ce travail de thèse a ensuite consisté à clarifier la taxonomie du genre, une à quatre espèces étant retenues jusqu’à maintenant. Nos propres observations de terrain (2009–2017) avaient déjà permis de noter le caractère discriminant de la forme de la corolle. Le matériel d’herbier ne permettant pas de retrouver cette forme initiale de la corolle observée sur le terrain, une étude de morphométrie géométrique de ce caractère à partir de photographies prises in situ, a levé cette difficulté. Les résultats ont révélé une concordance entre les entités morphologiques et leur distribution géographique, confirmant ainsi l’importance de la corolle comme caractère diagnostique. En s’appuyant sur cette étude, nous proposons une révision taxonomique selon le concept d’espèce morphologique, conduisant à porter leur total à sept espèces. Dans un second volet, nous abordons l’histoire évolutive des campanules capverdiennes. Comme les études antérieures, nos résultats confirment leur monophylie. Placées en groupe frère d’espèces afro-arabiques (C. balfourii et C. keniensis), elles auraient divergé d’un ancêtre commun continental il y a environ 1,4 Ma et leur colonisation dans l’archipel serait étroitement liée aux fluctuations climatiques du Pléistocène. Quant à leur diversification, elle aurait démarré il y a environ 460 000 ans. Si les seules phylogénies moléculaires ne permettent pas de résoudre les relations de parenté au sein du clade capverdien, en revanche, les analyses en total evidence couplées à l’étude des caryotypes offrent une meilleure résolution et soutiennent nos choix taxonomiques.