Le souci des patients sans abri : Enquêter sur la relation de soins entre le monde médical et le monde de l'assistance
Auteur / Autrice : | Gabriel Uribelarrea |
Direction : | Pascale Pichon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 15/06/2020 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....) |
établissement opérateur d'inscription : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Bertrand Ravon |
Examinateurs / Examinatrices : Alexandra Bidet, Edouard Gardella | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Bessin, Florence Weber |
Résumé
Cette thèse porte sur l’accès aux soins des sans-abri. Après un chapitre méthodologique qui revient sur les apports d’une ethnographie coopérative, l’analyse se déplie en deux parties. La première montre comment l’accès aux soins s’est structuré, depuis les années 1990, entre le monde médical et le monde de l’assistance. Puis, à partir d’une enquête dans un dispositif hospitalier dédié à ce public, elle documente les pratiques des infirmiers de cette équipe qui endossent un rôle de tiers. D’une part, ils cherchent à décoller l’"étiquette SDF" qui peut être assignée à ces patients par les acteurs du monde médical en les présentant, auprès de ceux-ci, comme des personnes singulières. D’autre part, ils essayent de les réattacher dans des collectifs de soin situés dont chaque membre représente un soutien potentiel pour agir sur les soins. La deuxième partie prolonge cette analyse des collectifs de soin, à partir d’une enquête dans un centre d’hébergement médicalisé. Dans cet environnement, les patients s’appuient sur des réseaux denses, composés des professionnels et d’autres patients de la structure. Leurs attachements aux animaux et à l’alcool, qui font l’objet de jugement sur leur "qualité soignante", peuvent également constituer des prises. Cependant, une double fragilité émerge : tous les soins ne peuvent être menés dans cet environnement et les patients n’ont pas vocation à y rester indéfiniment. La thèse contribue ainsi à une analyse des formes d’imbrications entre habiter et (se) soigner et ouvre, de manière plus générale, une réflexion sur l’accomplissement du soin à partir d’une "écologie des capacités".