Thèse soutenue

Injection d'un spray liquide dans le volume thermique d'un disjoncteur haute tension utilisant du CO2

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Auteur / Autrice : Paolo Errante
Direction : Christophe CorreSamir Makhlouf
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique des fluides
Date : Soutenance le 05/02/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (Villeurbanne ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École Centrale de Lyon (1857-....)
Laboratoire : Laboratoire de mécanique des fluides et acoustique (Rhône)
Jury : Président / Présidente : Jean-Philippe Matas
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Corre, Pierre Freton, Samir Makhlouf
Rapporteurs / Rapporteuses : Yannick Hoarau, Simona Tonini

Résumé

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Les réseaux électriques contribuent au bon fonctionnement et au bien-être des sociétés industrialisées en assurant la connexion entre sites de production d’électricité et sites de consommation, selon des standards bien définis de qualité, de sécurité et de fiabilité. Des phénomènes atmosphériques tels que précipitations, orages et vents violents peuvent endommager les équipements de transport de l’électricité et conduire à un défaut de service aux forts impacts économiques et sociaux. Afin de préserver l’infrastructure de transport de l’électricité des conséquences de tels aléas, il faut pouvoir interrompre le courant : cette fonction est assurée par des disjoncteurs haute tension. Dans ces appareils, une déconnexion mécanique des contacts électriques est réalisée pour interrompre le passage du courant. La rupture électrique du milieu dans lequel les contacts sont immergés se produit lorsque la tension est suffisamment élevée. La génération d’un arc électrique entre les contacts permet au courant de continuer à passer d’un contact à l’autre en dépit de la séparation mécanique effectuée. Des mesures spécifiques doivent alors être adoptées afin de confiner et d’éteindre l’arc électrique pour assurer l’interruption définitive du passage du courant. Dans les réseaux actuels de transport de courant alternatif, les technologies d’interruption du courant sont essentiellement basées sur le gaz SF6 (hexafluorure de soufre). Ce gaz présente cependant un Potentiel de Réchauffement Global particulièrement élevé et l’Institut SuperGrid étudie des solutions alternatives aux technologies de disjoncteur à base de SF6. Substituer au SF6 des gaz environnementalement plus vertueux, comme le CO2, se paie d’une performance d’interruption de courant dégradée. Les propriétés physiques de ces gaz alternatifs sont en effet insuffisantes pour fournir le niveau de performance du SF6. Une voie possible pour surmonter cette limitation est d’améliorer les propriétés d’un gaz tel que le CO2 en lui ajoutant des espèces chimiques bien choisies. Dans le cadre du programme de recherche mené à SuperGrid sur l’équipement des sous-stations haute tension, il a été proposé d’introduire ces espèces par le biais d’un spray liquide au niveau de la chambre d’expansion du disjoncteur. L’interaction entre les gouttelettes injectées et le mélange de gaz chauds admis dans la chambre puis refoulé vers la zone d’arc lors de la séparation mécanique entre les contacts électriques doit permettre de vaporiser le spray puis d’évacuer vers la zone d’arc le mélange gazeux modifié. Ces travaux de thèse viennent en appui d’études expérimentales menées à SuperGrid sur l’évaluation de cette stratégie d’injection d’un spray liquide. Il s’agit de développer et de mettre en oeuvre une méthodologie de simulation du dispositif qui permette de quantifier la vapeur produite et de guider les choix de conception d’une chambre avec spray. L’outil de simulation développé s’appuie sur une description Euler-Lagrange pour l’interaction mélange gazeux / spray. Le classique modèle d’Abramzon et Sirignano disponible dans le code CFD utilisé est mis en oeuvre pour décrire le spray évaporant après validation sur un cas de référence de la littérature. Les propriétés thermophysiques du mélange gazeux sont décrits par des jeux de valeurs tabulées. Une stratégie d’interpolation consistante est développée pour garantir l’obtention d’états satisfaisant le second principe de la thermodynamique. La simulation URANS de l’écoulement instationnaire dans la chambre d’expansion est validée par comparaison avec une mesure de pression réalisée sur banc d’essai. Le couplage avec le modèle de spray permet de quantifier la quantité de vapeur d’huile créée et transportée en dehors de la chambre d’expansion. La chaîne de calcul est appliquée à l’évaluation des impacts de quelques choix de conception (temps de déclenchement du spray, position de l’injecteur, caractéristiques des gouttelettes).