L'adieu aux ordres. Les sécularisations des religieuses au moment de la Réforme (France, Suisse, Angleterre, XVIe siècle)
Auteur / Autrice : | Eléna Guillemard |
Direction : | Bernard Hours, Olivier Christin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire mention histoire religieuse, politique et culturelle |
Date : | Soutenance le 27/05/2020 |
Etablissement(s) : | Lyon en cotutelle avec Université de Neuchâtel (Neuchâtel, Suisse) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-Alain Mariaux |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Alain Mariaux, Denis Crouzet, Isabelle Poutrin, Michèle Clément | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Crouzet, Isabelle Poutrin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Sur les quelques 200 femmes retrouvées qui quittent les ordres religieux au cours du XVIe siècle en France, en Suisse et en Angleterre, certains itinéraires de vie montrent la difficulté d’une adaptation au siècle, qui prend d’abord une forme économique. En effet, ces femmes, souvent privées d’un soutien familial (elles ont pu sortir contre le gré de leurs familles car leur sortie menaçait les héritages familiaux en les réinstaurant potentiellement parmi les héritières potentielles), seules dans le monde pour la première fois de leur vie, doivent trouver les moyens d’une adaptation séculière. Mais la marge de manœuvre n’est pas toujours large : ainsi, d’un côté, des femmes de la grande noblesse, telle Charlotte de Bourbon, future princesse d’Orange, sortent et retrouvent leur position sociale, profitant de réseaux anciens de solidarité nobles, de l’autre, des femmes inconnues, issues de familles aux origines sociales variées, affrontent le retour au siècle sans relais ni soutiens économiques, amicaux ou familiaux. Se posent alors les questions du devenir de ces femmes : quelles formes prend leur sécularisation ? Si les discours protestants et catholiques acclament ou condamnent le mariage, il semblerait que ce choix ne soit pas le premier fait par ces femmes en rupture de cloître. Ainsi, ces parcours présentent des alternatives multiples, entre l’élaboration d’un foyer conjugal, l’obtention de pensions, de rentes, ou un retour familial. Les anciennes religieuses inventent donc leur itinéraire de vie, dans un contexte d’affrontements confessionnels au sein duquel leur statut d’anciennes religieuses influence et conditionne sans cesse les modalités et les conditions de possibilité de leur retour.