Thèse soutenue

Accompagnement de la résilience familiale dans un contexte de violence politique au Liban : résilience de l’enfant ou de l’écosystème ?

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Auteur / Autrice : Maylis Dijoux
Direction : Marie Anaut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 20/11/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique / CRPPC
Jury : Président / Présidente : Yoram Mouchenik
Examinateurs / Examinatrices : Marion Feldman, Michel Delage
Rapporteurs / Rapporteuses : Régine Scelles, Marion Feldman

Résumé

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Cette recherche interroge un dispositif d’accompagnement à la résilience, proposé à dix familles dont les enfants présentent des troubles scolaires et comportementaux en lien avec le contexte d’instabilité socio-politique du Liban. Notre approche clinique est une recherche-action intégrative et systémique qui s’est déroulée durant trois ans, au sein d’une école de la banlieue-est de Beyrouth. Le périmètre regroupe les cinq acteurs suivants : l’élève, les parents, l’institution, la classe, et l’équipe thérapeutique multidisciplinaire. Chacun fait l’objet d’une hypothèse opérationnelle. Notre expérimentation sur le terrain s’est dotée d’instruments cliniques et académiques pour évaluer l’efficacité du programme auprès de l’élève. Les résultats des tests ont permis de préciser et analyser les leviers et les freins à l’accompagnement, entraînant un réajustement du plan d’action. Les principaux résultats montrent que l’ensemble du protocole augmente la résilience de l’élève et que chaque acteur y contribue à différents moments par une valence variable. Pour répondre à la complexité des relations en jeu, l’accompagnement à la résilience passe par un dispositif multimodal avec une intervention thérapeutique transversale. Nous avons constaté que le type d’attachement parental influe sur la capacité de l’enfant à profiter de l’aide offerte, et que tous les acteurs ont besoin de se sentir en sécurité pour adhérer aux changements. L’étude révèle aussi que la contribution bienveillante des enseignants et des pairs est essentielle à la motivation de l’élève à participer au programme. Par ailleurs, la qualité de l’écoute et du contre-transfert dont fait preuve l’équipe du département psychopédagogique est la clé de voûte de l’alliance thérapeutique avec chacune des parties prenantes.Cela dit, l’impact du contexte de violence politique chronique entraîne un certain nombre de dysfonctionnements à chaque niveau de l’écosystème, difficiles à compenser. Cela nous amène à reconsidérer le système en couche de Bronfenbrenner. Les crises à répétition déstabilisent totalement le macrosystème et perturbent sur le long terme tout le travail qui a été réalisé dans le mésosystème de l’enfant. Il serait vain de croire que les couches intermédiaires du modèle apportent une protection suffisante pour un néodéveloppement pérenne. Par conséquent, la résilience sous un Etat arbitraire reste encore à approfondir théoriquement et à inventer in vivo.