Le traitement social de l'étranger : une épreuve "interculturelle" : le travail social et l'expérience de l'immigration maghrébine
Auteur / Autrice : | Farid Righi |
Direction : | Bertrand Ravon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 25/02/2020 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....) |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Wihtol de Wenden |
Examinateurs / Examinatrices : Abdelatif Chaouitte, Claudio Bolzman | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Lyet, Djaouida Séhili |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte un regard sur l’épreuve interculturelle dans le travail social du traitement des publics issus de l’immigration maghrébine ou de leurs descendants, à partir d’une idéologie fondatrice : le vivre-ensemble.Aujourd’hui, dans un contexte de mondialité, de reconfiguration des repères migratoires et pris dans l’histoire de son traitement social de l’étranger, les travailleurs sociaux du « front » se retrouvent à gérer des demandes de prise en compte de la différence culturelle. Ils sont souvent placés dans un dilemme et dans une tension entre, d’une part, une exigence et une éthique de la reconnaissance des singularités, y compris culturelles, et d’autre part, une déontologie institutionnelle de droit commun, appuyée par des représentations universalistes et un projet collectif de citoyenneté où chacun a sa place.Du « corps social d’exception » à « l’interculturel », le traitement social de la différence constitue une épreuve de professionnalité des travailleurs sociaux. Les épreuves de l’immigration, de la diversité et de l’interculturalité ne révèlent pas seulement le fait que le travail social s’est fondé en référence à l’idée d’une cohésion nationale normative de lasociété, mais surtout qu’il a « refoulé » une question fondamentale dans son histoire : la question de l’immigration coloniale et postcoloniale.Le travail social a hérité d’un « fardeau éducatif » consistant à faire accéder les « immigrésétrangers », et leurs descendants, à cette vision de la cohésion nationale de la société en les libérant de ce qu’on a pu se représenter comme étant leur « handicap culturel ». Ce vaste programme d’émancipation a été écrit avec une grammaire institutionnelle del’ « intégration » qui continue de faire l’épreuve des travailleurs sociaux à travers des dispositifs divers et variés mais non exemptes de tensions dans un monde devenu « Tout monde ». L’interculturel apparait à la fois comme une nouvelle domiciliation du travail social en terme de paradigme et d’hybridation des postures et pratiques professionnelles.