Thèse soutenue

Décryptage des interactions bactériennes entre Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus dans un contexte d'infection pulmonaire

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Auteur / Autrice : Laura Camus
Direction : François VandeneschKaren Moreau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Centre International de Recherche en Infectiologie (Lyon ; 2013-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Filloux
Examinateurs / Examinatrices : François Vandenesch, Karen Moreau, Hélène Marchandin, Bertrand Toussaint, Anne Vianney, Sylvie Elsen
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Marchandin, Bertrand Toussaint

Résumé

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Les patients atteints de mucoviscidose souffrent d’infections pulmonaires polymicrobiennes dont les principaux agents d’intérêt clinique sont Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa. Ces deux bactéries co-infectent jusqu’à 40% des patients et sont capables, dans ces conditions, d’interagir de deux façons différentes. Les souches d’infection précoce de P. aeruginosa sont dans un état de compétition avec S. aureus, alors que les souches d’infection chronique sont capables de coexister. Ce dernier état reste peu décrit mais pourrait favoriser la persistance des deux pathogènes dans les poumons des patients. Nous cherchons donc à comprendre les mécanismes de cet état de coexistence par l’étude de souches cliniques. Nous avons tout d’abord étudié l’impact de la coexistence sur la physiologie bactérienne de P. aeruginosa par une approche transcriptomique, et avons mis en évidence une coopération trophique entre les deux espèces. La production d’acétoine par S. aureus et le catabolisme de cette molécule par P. aeruginosa favorisent ainsi la survie des deux pathogènes lors de leur interaction. Parallèlement à cela, nous avons étudié les facteurs génétiques de P. aeruginosa impliqués dans l’établissement et le maintien de la coexistence avec S. aureus. Différentes approches ont été utilisées : (i) le séquençage de souches isolées de patients présentant différents états d’interaction ; (ii) l’établissement d’un protocole d’évolution expérimentale in vitro et (iii) le criblage d’une banque de mutants par Transposon-sequencing. Ces approches ont permis l’identification de deux facteurs impliqués dans l’établissement de l’état de coexistence : le gène codant pour le régulateur du quorum-sensing lasR, et l’opéron yecS-fliY, impliqué dans le transport de la cystéine. Le maintien P. aeruginosa dans cet état de coexistence avec S. aureus semble quant à lui faire intervenir la synthèse de différents acides aminés et le métabolisme du glucose de P. aeruginosa. Ces travaux ont donc démontré l’importance du métabolisme carboné de P. aeruginosa dans l’interaction de coexistence avec S. aureus, et ont permis de mieux comprendre les causes et impacts de cet état encore peu décrit. Ces résultats ouvrent également de nombreuses perspectives pour l’étude des interactions entre P. aeruginosa et S. aureus