Thèse soutenue

Régulations transcriptionnelles des gènes de l’inflammasome par les Interferon Regulatory Factors

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Auteur / Autrice : Maxence Cornut
Direction : Thomas Henry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Infectiologie
Date : Soutenance le 04/12/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Biologie Moléculaire Intégrative et Cellulaire (Lyon ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Centre international de recherche en infectiologie (Lyon ; 2013-....)
Jury : Président / Présidente : Fabienne Venet
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Henry, Laurent Boyer, Céline Cougoule, David Masson
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Boyer, Céline Cougoule

Résumé

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Les Interferon Regulatory Factors sont une large famille de facteurs de transcription premièrement identifiés dans la régulation du gène de l’interféron β. Ces facteurs de transcription ont été décrits dans beaucoup de mécanismes de l’immunité, innée comme adaptative. Ils sont grandement impliqués dans la régulation de l’expression ainsi que la réponse aux interférons de type 1. Ils jouent également divers rôles dans la différentiation et la maturation des cellules de l’immunité, qu’elles soient d’origine myéloïde ou lymphoïde. De récentes publications ont mis en valeur le rôle de deux membres de cette famille, IRF1 et IRF2, dans la régulation de gènes associés à l’inflammasome. L’inflammasome est un complexe multiprotéique impliqué dans la reconnaissance de signaux de dangers émis par des agents pathogènes ou des cellules entrain de mourir. L’inflammasome est constitué d’une épine dorsale peu variable constituée d’un senseur, un adaptateur et un effecteur. L’activation de l’inflammasome aboutit donc à l’activation de l’effecteur, membre de la famille des caspases. La caspase-1 induit la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires, IL-1β et IL-18, ainsi qu’une mort cellulaire inflammatoire programmée nommée pyroptose via le clivage d’une protéine : la gasdermin D. La première partie de ma thèse a constitué en l’identification de partenaires des guanylates binding proteins, protéines impliquées dans la lyse des bactéries cytosoliques, ainsi qu’en la définition de l’état d’ubiquitination de ces protéines lors de la réponse à Francisella. Cette piste n’aboutissant pas, j’ai réorienté ma thèse sur la suite des travaux publiés par le laboratoire sur la régulation de CASP4 par le facteur de transcription IRF2, identifié par un screen CRISPR/Cas9 à l’échelle du génome. Grâce aux travaux préliminaires de Sacha BENAOUDIA, nous avons pu identifier dans un modèle murin Irf2-/- développé par nos soins une régulation négative in vitro ainsi qu’in vivo de l’expression de gasdermin D. Nous avons par la suite défini dans un modèle in vitro de macrophages murins dérivés de moëlle osseuse l’impact de cette régulation négative de l’expression de Gsdmd exercée par l’absence d’Irf2 sur le fonctionnement de l’inflammasome. Nous avons pu observer que les conséquences de l’inflammasome, à savoir la mort cellulaire et la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires, étaient diminuées dans notre modèle murin Irf2-/- quand comparé à des cellules d’animaux Wild-Type. Des différences de régulation de CASP4 et GSDMD par IRF2 ayant été mises en évidence par deux équipes dont la nôtre, nous avons ensuite exploré la fixation d’IRF2 sur les séquences promotrices de gènes liés à l’inflammasome que sont CASP1, CASP4 et GSDMD. Nous avons identifié quatre profils de fixation différents dans les quatre types cellulaires étudiés. Nous avons enfin souhaité définir les rôles d’IRF1 et IRF2 par rapport au 3 gènes cités précédemment dans des lignées humaines utilisées dans le champ inflammasome et élucider les différences de fixation et d’expression de ces gènes type-cellulaire dépendante. Ces quelques résultats nous ont permis de conclure que, dans la souris, Gsdmd est régulée par Irf2. La délétion d’Irf2 dans ces animaux induit une susceptibilité à Francisella novicida conduisant à une mort prématurée des animaux infectés. Chez l’Homme, la régulation de GSDMD semble plus complexe, dépendant entre autres d’IRF2 ainsi que d’IRF1. Des différences d’expression à steady state et d’induction des gènes de l’inflammasome par l’IFNγ existent en fonction des types cellulaires, soulignant l’importance du choix de l’outil choisi lors des expérimentations dans ce champ. Nous n’aurons pas pu définir le rôle exact d’IRF1 et IRF2 dans la régulation des gènes de l’inflammasome, mais les résultats générés suggèrent déjà des régulations type-cellulaire dépendantes.