Thèse soutenue

Inflammation et risque de cancer du sein dans la cohorte EPIC

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Auteur / Autrice : Manon Cairat
Direction : Laure Dossus
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Soutenance le 02/11/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (Villeurbanne ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Centre international de recherche sur le cancer
Jury : Président / Présidente : Béatrice Fervers
Examinateurs / Examinatrices : Laure Dossus, Edoardo Botteri, Antoine Pariente, Anton Pottegård, Talita Duarte-Salles, Florence Menegaux, Mahmoud Zureik
Rapporteurs / Rapporteuses : Edoardo Botteri, Antoine Pariente, Anton Pottegård

Résumé

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Le cancer du sein pourrait être favorisé par l’inflammation chronique et par conséquent être prévenu par l’utilisation de médicaments agissant sur l’inflammation. L’objectif de ma thèse était de mieux comprendre le rôle de l’inflammation sur le développement du cancer du sein. J’ai d’abord évalué les associations entre onze biomarqueurs de l’inflammation (cytokines et adipokines) et le risque de cancer du sein chez environ 1600 paires cas-témoin de la cohorte EPIC. Le ratio leptine/adiponectine était associé à une diminution du risque de cancer du sein chez les femmes avant la ménopause alors que des niveaux élevés de TNF-α étaient associés à un risque accru de cancer du sein chez les femmes ménopausées. Ensuite, j’ai évalué les associations entre plusieurs médicaments anti-inflammatoires et antiagrégants plaquettaires et le risque de cancer du sein en utilisant des données auto-rapportées (cohorte EPIC) ou de remboursement de médicaments (cohorte E3N). Globalement, l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens n’était pas associée au risque de cancer du sein alors, alors qu’une durée d’utilisation longue d’aspirine, en tant qu’antiagrégant plaquettaire et donc à faible dose (≤325 mg), était associée à une diminution du risque de ce cancer. En revanche, un autre antiagrégant plaquettaire, le clopidogrel, était associé à une augmentation du risque de ce cancer, indépendamment de sa durée d’utilisation. L’utilisation de glucocorticoïdes était associée à une diminution du risque de cancer du sein infiltrants, dépendants aux œstrogènes et de stades 1 et 2 mais à une augmentation du risque de cancer in situ et de stades 3/4. Les résultats de cette thèse suggèrent que l’inflammation joue un rôle mineur dans le développement du cancer du sein. Cependant, elle pourrait être impliquée dans certains sous-groupes, et plus particulièrement chez les femmes ménopausées. Les effets des médicaments antiagrégants plaquettaires/anti-inflammatoires sur le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées semblent complexes et dépendre des sous-types et facteurs de risque de cancer du sein, de la durée d’utilisation ainsi que de l’utilisation d’autres médicaments