Thèse soutenue

Analyse et exploitation de signatures transcriptomiques de patients infectés par des virus respiratoires en vue du repositionnement de médicaments pour de nouvelles indications thérapeutiques antivirales

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Auteur / Autrice : Claire Nicolas de Lamballerie
Direction : Manuel Rosa-CalatravaCatherine Legras
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Bioinformatique
Date : Soutenance le 13/07/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation (Lyon ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Centre International de Recherche en Infectiologie (Lyon ; 2013-....)
Jury : Président / Présidente : Patricia Doublet
Examinateurs / Examinatrices : Manuel Rosa-Calatrava, Catherine Legras, Sylvie Pillet, Ronan Le Goffic, François Trottein
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvie Pillet, Ronan Le Goffic

Résumé

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Les infections respiratoires aigües (IRAs) sont causées par de nombreux pathogènes et parmi eux, les virus respiratoires tiennent une place très privilégiée. Les études épidémiologiques mettent en lumière de nombreux cas d’infections causées par des rhinovirus, des adénovirus, des pneumovirus (Virus Respiratoire Syncytial et Métapneumovirus humain) ou encore des coronavirus, mais également des virus influenza et parainfluenza. Les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées ou âgées sont considérés comme des populations à risque, mais aucune tranche d’âge n’est épargnée par ces infections virales respiratoires. Celles-ci constituent de ce fait une cause majeure de consultations, d’hospitalisations et de décès dans les pays en développement, mais aussi industrialisés. Elles sont la première cause de mortalité chez les jeunes enfants (plus de 2 millions de morts par an) et leur coût direct annuel pour nos sociétés est estimé à 2.5 milliards d'euros. Malgré cela, l’arsenal thérapeutique et / ou prophylactique est très peu fourni ou inexistant, excepté en ce qui concerne les virus influenza, dont les solutions restent malgré tout, limitées. L’émergence de souches influenza résistantes aux quelques antiviraux sur le marché est en effet une source de préoccupation importante, au même titre que la protection conférée par les vaccins annuels qui est parfois sous-optimale, du fait de la grande variabilité des souches virales saisonnières. Dans ce contexte de besoins médicaux non pourvus et d’enjeux sanitaires et économiques majeurs, mon travail de thèse s’est inscrit dans un programme de recherche (RESPIROMIX) visant à proposer une stratégie innovante de développement d’antiviraux, basée sur le repositionnement de médicaments déjà sur le marché pour de nouvelles indications thérapeutiques anti-infectieuses. Mon travail s’est focalisé sur la caractérisation et l’exploitation de signatures transcriptomiques d’infections in vivo (banque d'échantillons biologiques de patients infectés) et in vitro (modèle d’épithéliums respiratoires humains cultivés en interface air/liquide), obtenues par hybridation sur puces Affymetrix et par séquençage à haut débit (NGS), respectivement. Nos choix éclairés d’outils et la mise en place d’un pipeline adapté et optimisé ont permis l’analyse différentielle et fonctionnelle de ces signatures virogénomiques, ainsi que leur comparaison avec un ensemble de signatures chemogénomiques, issues de la base de données Connectivity Map (CMap). Cette base de données est une collection de données d’expression issues de cellules humaines en culture, traitées ou non avec de petites molécules bioactives (plus de 7 000 profils d'expression génique correspondant à 1 309 composés). Mes résultats ont notamment contribué (i) à l’identification et au repositionnement comme inhibiteur des virus influenza du diltiazem, un médicament usuellement utilisé comme antihypertenseur, et (ii) à la caractérisation en modèles in vitro et murin de son mode d’action (MoA), qui se traduit par l’activation endogène des gènes codant pour les interférons de type III et des voies de biosynthèse métabolique. Ces résultats ont ainsi permis la mise en place d’un essai clinique multicentrique de phase II (FLUNEXT TRIAL PHRC n°15-0442), visant à évaluer le Diltiazem dans la prise en charge de patients admis en réanimation pour des grippes sévères. Dans la même dynamique, la méthodologie et le pipeline développés au cours de mon travail doctoral ont également conduit, sur la base de signatures de patients infectés, à la sélection de plusieurs autres médicaments pour leur repositionnement thérapeutique contre les infections à pneumovirus (HRSV et HMPV). Certains de ces candidats, sont actuellement en cours de validation dans nos modèles in vitro et murin d’infections