Thèse soutenue

Spatial variation in abundance and social organisation of badger (Meles meles) populations in France

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Auteur / Autrice : Mickaël Jacquier
Direction : Ludovic SaySandrine RuetteSébastien Devillard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie évolutive
Date : Soutenance le 16/07/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d’inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive
Jury : Président / Présidente : Dominique Allainé
Examinateurs / Examinatrices : Ludovic Say, Sandrine Ruette, Sébastien Devillard, Margarida Santos-Reis, Richard J. Delahay, Patrick Giraudoux, Céline Richomme
Rapporteurs / Rapporteuses : Margarida Santos-Reis, Richard J. Delahay

Résumé

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Estimer l’abondance ou la densité des populations est une étape clé, à la fois en écologie fondamentale (e.g. dynamique des populations) et en écologie appliquée (e.g. gestion de la faune sauvage). En effet, ces paramètres vont influencer la résilience des populations vis-à-vis d’évènements stochastiques ou densité-dépendants. Les variations de taille de populations ont pour origine à la fois des processus écologiques, tels que la survie, la reproduction, le mouvement des individus ou leurs interactions sociales, et des facteurs environnementaux tels que la disponibilité en ressources ou les perturbations anthropiques. Ainsi, la mise en place de mesures de gestion ou de conservation nécessite de connaitre les abondances populationnelles et d’en identifier les principaux déterminants environnementaux et endogènes. Ceci est particulièrement le cas pour des espèces largement distribuées et occupant des habitats variés. Un exemple de mammifère social largement répandu en Europe est le blaireau (Meles meles). Le but de mon doctorat fut d’étudier les variations spatiales d’abondance et d’organisation sociale au sein des populations françaises de blaireaux, et cela à différentes échelles spatiales. A large échelle, à partir de détections de blaireaux en France métropolitaine, nous avons pu mettre en évidence que les déterminants environnementaux sous-tendant les variations spatiales d’abondance dépendent de l’altitude. A basse altitude, l’abondance de blaireaux est principalement affectée par des facteurs biotiques comme la disponibilité en ressources alimentaires ; en revanche, à plus haute altitude, ce sont des facteurs abiotiques (ici la texture du sol et le climat) qui influencent l’abondance de blaireaux. A plus fine échelle, nous avons déterminé des densités de blaireaux sur treize sites d’étude contrastés en France en utilisant un unique protocole, via une combinaison de méthodes non-invasives (prospection par transects, piégeage photographique et identification génétique à partir de poils), pour identifier quels facteurs endogènes ou caractéristiques de l’habitat affectent les variations locales de densité. Les densités en adultes sont positivement corrélées à la densité de terriers, mais pas à la taille des groupes sociaux. De plus, les paysages fragmentés supportent des densités en adultes plus faibles. Le génotypage des blaireaux sur ces sites nous a également permis d’étudier la structuration génétique inter- et intra-populationnelle, et d’identifier l’échelle spatiale pour laquelle les flux de gènes sont les plus importants. Au sein des populations, nous avons montré qu’il existe un seuil, ici de 400m, en dessous duquel les blaireaux sont génétiquement plus proches. Ceci suggère que la socialité est le principal processus structurant les populations de blaireaux à fine échelle. Enfin, nous avons étudié l’évolution spatio-temporelle de la composition des groupes sociaux et des contacts entre individus (inter- et intra-groupes). Pour cela, un suivi via le déploiement de colliers GPS/Proximity sur des blaireaux issus de quatre groupes sociaux adjacents est actuellement en cours. Les travaux de ce doctorat ont permis de mettre en évidence l’importance des facteurs à la fois endogènes et exogènes dans les variations spatiales d’abondance de blaireaux, et cela à plusieurs échelles. Ces résultats ont une importance toute particulière pour la mise en place de programmes de gestion pour cette espèce (e.g. vis-à-vis de la tuberculose bovine).