Thèse soutenue

Mécanismes neuronaux sous-jacents à la distraction externe par des stimuli environnementaux inattendus ou par une tâche secondaire : une investigation EEG intracrânienne

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Auteur / Autrice : Diego Mac-Auliffe Cabello
Direction : Jean-Philippe Lachaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences cognitives
Date : Soutenance le 06/04/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Bron ; Saint-Priest-en-Jarez ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvain Rheims
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Philippe Lachaux, Marcela Perrone-Bertolotti, Tomas Ossandon Valdes, Andrea Brovelli, Catherine Gabaude
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcela Perrone-Bertolotti, Tomas Ossandon Valdes

Résumé

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Dans nos vies quotidiennes, l'efficacité et la facilité avec laquelle nous agissons dépendent de manière cruciale de notre capacité à nous concentrer sur ce que nous sommes en train de faire. D'un point de vue neuropsychologique, cet état particulier exige que notre cerveau engage à chaque instant les ressources cognitives strictement nécessaires et suffisantes pour la tâche à accomplir, ce qui se manifeste d'un point de vue neuronal par un équilibre subtil entre un ensemble d'activations et d'inhibitions pour garantir que seuls les processus perceptifs, cognitifs et moteurs pertinents pour la tâche soient actifs, à l'exclusion de tout autre. Dans la pratique, pourtant, ces conditions ne sont quasiment jamais réunies, car nous sommes presque toujours distraits d'une façon ou d'une autre, que ce soit par des événements de notre environnement immédiats ou par des pensées spontanées ou bien encore par des tentatives infructueuses de réaliser plusieurs tâches en même temps. Cette thèse cherche à dévoiler les raisons profondes pour lesquelles la distraction a un effet aussi néfaste sur l'attention et sur la performance. Pourquoi est-il si difficile de se concentrer dans un environnement bruyant ? Pourquoi la performance baisse-t-elle dès que nous essayons d'accomplir en même temps deux tâches difficiles qui demandent de l'attention ? Ces questions font l'objet de vifs débats depuis des années, et les mécanismes sous-jacents ont déjà été modélisés de nombreuses manières, mais jusqu'à présent, aucune étude n'avait encore mené l'enquête au niveau d'étude de la dynamique neuronale le plus fin qu'on puisse envisager pratiquement chez un être humain, combinant la précision spatiale de l'IRM fonctionnelle et la précision temporelle de l'électroencéphalographie. Nous avons utilisé des enregistrements EEG intracrâniens - avec une résolution millimétrique toutes les millisecondes - pour examiner dans deux expériences comment les distractions externes et le multitâche interfèrent avec la dynamique optimale d'une tâche d'attention continue et exigeante, et nous avons abordé ces questions dans le contexte naturaliste d'une interaction sociale directe pour garantir que nos conclusions puissent être étendues à des situations communes de la vie quotidienne. Nous avons constaté que l'équilibre très fin entre les activations et les inhibitions neuronales locales nécessaires à la concentration est rompu pendant de courtes périodes - de l'ordre de la seconde - dans les régions clés pour l'attention et le contrôle exécutif, suffisamment pour déséquilibrer l'activité de réseau et nuire à la performance. Ces données apportent un éclairage nouveau pour interpréter bon nombre des défaillances de l'attention que nous rencontrons tous dans nos vies modernes et ouvrent maintenant la voie à de nouvelles techniques pour tenter d'y remédier