Thèse soutenue

Est-ce que les stades de développement vulnérables limitent son potentiel invasif ?

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Auteur / Autrice : Natasha Kruger
Direction : Jean SecondiAnthony HerrelG. John Measey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie, biologie évolutive et biologie des populations
Date : Soutenance le 09/03/2020
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec Universiteit Stellenbosch (Afrique du Sud)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation (Lyon ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Laboratoire d'Écologie, des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Pierre-André Crochet
Examinateurs / Examinatrices : Jean Secondi, G. John Measey, Rui Rebelo, Lin Schwartzkopf, Caitlin Gabor, Tammy Robinson, Sandrine Plénet
Rapporteurs / Rapporteuses : Rui Rebelo, Lin Schwartzkopf

Résumé

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Le Xénope lisse, Xenopus laevis (Daudin, 1802) est originaire d'Afrique australe et envahissante sur quatre continents. Cette étude visait à comprendre quatre aspects majeurs de l’invasion du Xénope lisse. Premièrement, j'ai évalué le niveau de plasticité phénotypique et d'adaptation locale des têtards de X. laevis des deux régions pluviométriques de l'aire de répartition d’origine, car cette connaissance pourrait fournir des informations sur le niveau de plasticité phénotypique au sein de l'aire colonisée en France. J'ai effectué une expérience d'échange réciproque en utilisant des mésocosmes en milieu extérieur. J'ai mesuré la taille du corps, le moment de la métamorphose et la survie des têtards (stade NF 45 - 66). J'ai trouvé que la plasticité phénotypique et l'adaptation locale déterminaient le phénotype du têtard dans les régions deux régions pluviométriques (précipitations hivernales ou estivales). J'ai également identifié un coût à la survie chez les individus transférés dans l'autre région climatique. Deuxièmement, chez les amphibiens, les caractères phénotypiques des têtards peuvent être couplés ou découplés des caractères liés à la dispersion chez les adultes. Un processus de spatial sorting a été observé chez des adultes de X. laevis. J'ai ainsi testé si ce processus modifiait la morphologie et les traits d'histoire de vie des têtards en raison d’un couplage traits entre les stades. J'ai mené des expériences en environnement commun dans des microcosmes au laboratoire et des mésocosmes en milieu extérieur. J'ai comparé la taille du corps, le moment de la métamorphose et la survie entre les têtards du centre et de la périphérie de la zone colonisée, mais je n'ai trouvé aucun effet de la position dans la zone colonisée sur le phénotype du têtard. La seule différence détectée dans les deux expériences réalisées en mésocosme et en laboratoire était la plus grande taille corporelle des individus post-métamorphiques à la périphérie. Ces résultats soutiennent l'hypothèse d'un découplage entre les traits adultes et les traits phénotypiques têtards.Troisièmement, j'ai évalué si le degré de plasticité phénotypique avait changé entre le noyau et la périphérie pendant le processus d'expansion. J'ai testé cette hypothèse pour la population invasive de X. laevis. J'ai mesuré les limites thermiques critiques et modélisé les courbes de performances thermiques pour le comportement de déclenchement de la nage (vitesse, accélération et sinuosité) des têtards du centre et de la périphérie ayant été élevés à trois températures de développement (basse, intermédiaire et élevée). J'ai trouvé que la position dans la distribution et la température de développement avaient des effets significatifs. Cependant, aucune différence n'a été détectée entre les performances de nage des têtards du centre et de la périphérie s’étant développés à la même température. Les têtards élevés à la température élevée se sont acclimatés à des températures plus chaudes. En revanche, les têtards ont montré une capacité d’acclimatation limitée à des températures basses. Enfin, j'ai testé si les têtards identifiaient et répondaient à de nouveaux prédateurs dans leur zone colonisée. Xenopus laevis peut rencontrer de nouveaux prédateurs aquatiques. J'ai testé si les têtards naïfs de la population invasive française présentaient une réponse anti-prédatrice aux prédateurs locaux et si la réponse dépendait du degré de parenté avec les prédateurs de l'aire d’origine. J'ai exposé des têtards naïfs élevés en laboratoire à un gastéropode aquatique non-prédateur, un coléoptère prédateur indigène, et une écrevisse prédatrice invasive. J'ai trouvé que les têtards réduisaient naturellement leur activité lorsqu'ils étaient exposés à des signaux olfactifs du coléoptère et de l'écrevisse, mais pas à des signaux du gastéropode