Thèse soutenue

Caractérisations physico-chimiques de turquoises d'Iran : tentative de traçage d'artéfacts à turquoises moyenorientaux

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Auteur / Autrice : Niloofar Mousavipak
Direction : Gérard Panczer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Gemmologie
Date : Soutenance le 21/01/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Matériaux de Lyon (Villeurbanne ; 1992?-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Institut Lumière Matière
Jury : Président / Présidente : Anne Pillonnet
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Panczer, Ludovic Bellot-Gurlet, Nadège Ollier
Rapporteurs / Rapporteuses : Fariborz Masoudi, Ina Reiche

Résumé

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Cette étude a consisté en la comparaison de turquoises CuAl6(PO4)4(OH)8.4H2O de diverses mines historiques d'Iran (Perse) à celles d'autres localités régionales afin de trouver potentiellement des caractéristiques discriminantes permettant d'identifier la provenance de bijoux ou d’artefacts à turquoise. Des échantillons de mines de turquoise ont été recueillis auprès de trois sources principales : Neyshapour, Damghan et Kerman et de couleur différente. De plus des bijoux à turquoise du Musée des Arts Décoratifs de Paris (MAD) ont également été analysé. Les spectroscopies vibrationnelles Raman et FTIR permettent toutes deux d'identifier la structure de la turquoise. Bien que FTIR ne montre pas de différences particulières entre les différentes couleurs de turquoise, les analyses Raman des échantillons de turquoise bleu et vert montrent que la largeur de ligne de l'échantillon bleu semble beaucoup plus résolue que celle du vert. Cela indique que le réseau et les modes de vibration OH et H2O sont sensibles aux substitutions induisant un désordre cristallin relatif. La spectroscopie d'absorption révèle que les turquoises avec la meilleure couleur bleue présentent une légère absorption de Fe3+. L'influence des ions cuivre divalents et du fer trivalent sur la couleur de la turquoise est expliquée. Selon les résultats d'absorption optique, Fe2+ n'a aucun effet particulier sur la couleur du turquoise ; la substitution Fe3+/Al change la couleur de la turquoise en une couleur verte. De plus, il a été démontré que les cartes élémentaires de spectroscopie de dégradation induite par micro laser (LIBS) permettent d'identifier rapidement les phases turquoise (Cu, Al et P corrélées) ainsi que celles de pyrite (FeS2) et de silicate. De légères interférences entre P, Al et Fe révèlent la légère substitution de Al par Fe.Des analyses chimiques non destructives réalisées par XRF, ont permis de quantifier les éléments majeurs (Al, P, Cu) et les éléments traces (Fe, Zn, As, Ca, Ti). Des analyses de corrélation et par ACP ont été menées en utilisant des données mesurées ainsi que des données bibliographiques. Les bijoux à turquoise du MAD se superposent aux domaines des turquoises de Neyshapour (Fe/Cu vs Zn/Cu; Zn/Cu vs As/Cu; Zn/Cu vs Ca/Cu). Par contre, les turquoises de Kerman ne correspondent pas, ainsi que les turquoises de Chine. Il est donc possible de suggérer que les turquoises des bijoux du MAD antérieures au 19e siècle étaient des turquoises d'origine persane