Les amputations traumatiques du membre supérieur : le parcours des patients pour la reconstruction de leur identité corporelle
Auteur / Autrice : | Germain Pomarès |
Direction : | Henry Coudane |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 26/06/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Interpsy-ETIC (Metz ; 2009-...) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Kabuth |
Examinateurs / Examinatrices : Henry Coudane, Frédéric Schuind, Michel Merle, Isabelle Auquit-Auckbur, Alain-Charles Masquelet, Christian Fontaine, Bernard Lallemand | |
Rapporteur / Rapporteuse : Frédéric Schuind, Michel Merle |
Résumé
Introduction : Nous proposons dans ce travail, un regroupement de 4 études permettant d’évaluer le devenir psychologique des patients victimes d’une amputation traumatique au membre supérieur, où les solutions chirurgicales n’ont pu permettre la conservation du fragment amputé. Ces 4 études ont pour objectifs principaux, savoir : La première, de préciser l’incidence des amputations traumatiques au membre supérieur. La deuxième, de déterminer l’existence d’un deuil pathologique traumatique après la survenue d’une amputation traumatique au membre supérieur. La troisième, d’évaluer la proportion de patients victimes d’une amputation traumatique du membre supérieur affirmant avoir surmonté les conséquences de l’accident et ne présentant pas de deuil pathologique. La quatrième, d’apprécier les motivations des patients demandeurs d’une amputation secondaire d’un doigt long après un accident de travail comparativement aux patients blessés hors accidents de travail. Matériel & Méthodes : Il s’agit d’un travail rétrospectif mené sur une période de 11 ans, au sein d’un SOS Mains adulte. Les dossiers des patients pris en charge pour une amputation traumatique ont été recherchés. Cette sélection a été réalisée à l’aide des codes CCAM des actes de régularisations et de replantations au membre supérieur. Seules les amputations traumatiques complètes du membre supérieur et pris en charge ont été recensées. L’ensemble des niveaux anatomiques a été considéré. Les amputations non traumatiques et/ou incomplètes ont été exclues de même que la population pédiatrique (âge inférieur à 16 ans). Pour la première étude, nous avons déterminé l’incidence des amputations traumatiques ainsi que la proportion de tentatives de replantations, et ses échecs. Le profil épidémiologique des patients a également été étudié. Pour la deuxième étude, nous avons établi la proportion de deuil pathologique traumatique dans la population des patients amputés au membre supérieur sans solutions chirurgicales ou après échec d’une replantation. Les facteurs de risque de deuil pathologique ont été étudiés. Pour la troisième étude, nous avons tenté de déterminer chez les patients victimes d’une amputation traumatique du membre supérieur, l’existence d’une corrélation entre l’absence de deuil pathologique traumatique et le sentiment personnel d’être revenu à l’état antérieur. Pour la quatrième étude, nous avons apprécié les motivations des patients demandeurs d’une amputation secondaire basimétacarpienne en fonction de la survenue de cet accident dans le contexte professionnel ou non. Résultats : Première étude : Sur la période donnée, nous avons identifié 1715 amputations traumatiques, et identifié une incidence annuelle à hauteur de 3% dans la population admise aux urgences mains. L’incidence des replantations était de 1%, avec 583 cas identifiés. Deuxième étude : Sur les 524 patients inclus, un état de deuil pathologique traumatique était identifié dans 39% des cas. L’amputation du pouce était un facteur de risque de deuil pathologique de même que l’absence de tentative de replantation. Troisième étude : Les patients affirmant avoir surmonté les causes de l’accident ne présentaient jamais d’arguments pour un deuil pathologique traumatique. À l’inverse, la totalité des patients présentant un syndrome de deuil pathologique confirmait ne pas avoir réussi à surmonter les conséquences de l’accident. Quatrième étude : La survenue de cet accident sur le lieu de travail influençait les motivations des patients demandeurs d’une amputation secondaire. Discussion : L’incidence des amputations traumatiques dans la population des patients d’un SOS Mains reste faible, mais l’importance du retentissement fonctionnel, psychologique, et social ne doit pour autant être négligée. Ce traumatisme est à l’origine d’un deuil pathologique traumatique dans plus d’un tiers des cas. Cette complication doit être dépistée systématiquement et précocement afin d’en réduire l’impact dans la vie [...]