Thèse soutenue

Étude expérimentale des interactions matériau cimento-bentonitique / argilite / fer et acier (MREA/COx/Fe ou acier) à 90°C en conditions de stockage géologique profond des déchets radioactifs (CIGEO)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Heloïse Verron
Direction : Jérôme SterpenichFranck Bourdelle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géosciences
Date : Soutenance le 02/12/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GéoRessources (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Jocelyne Brendlé
Examinateurs / Examinatrices : Franck Bourdelle, Laurent Truche, Damien Guillaume, Nicolas Michau, Régine Mosser-Ruck
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Truche, Damien Guillaume

Résumé

FR  |  
EN

Dans le concept actuel de stockage de déchets radioactifs en couche géologique profonde tel qu’envisagé par l’Andra (projet CIGEO), les colis de déchets sont placés dans des alvéoles creusées dans l’argilite du Callovo-Oxfordien (COx) dont le chemisage est en acier faiblement allié. Le COx, et en particulier les pyrites qui le composent, peuvent s’oxyder lors du creusement. Grâce à un montage expérimental original, impliquant plusieurs mélanges pyrite/minéral et un réacteur couplé à un micro chromatographe en phase gazeuse, il est démontré, sur la base de la consommation d'O2 mesurée, qu'à 100°C en présence de calcite, moins de 50% de la pyrite est oxydée. Cette oxydation implique une acidité susceptible de corroder le chemisage des alvéoles. L’Andra a donc développé et breveté un coulis cimento-bentonitique bas pH (9<pH<12) appelé MREA pour neutraliser cette perturbation acide transitoire et ainsi limiter la corrosion de l’acier. Celui-ci serait injecté dans l’espace libre entre le chemisage et le COx. Dans le but d’évaluer la capacité de neutralisation du MREA, ainsi que son impact sur la minéralogie de l’argilite et sur la réactivité de l’acier, des expériences d’interaction mettant en jeu ce matériau, le COx sain ou oxydé, du fer métal ou de l’acier faiblement allié ont été réalisées à 90°C en présence de solutions à l’équilibre avec les matériaux initiaux. Dans toutes les expériences avec COx et MREA en quantités égales, avec ou sans métal, les interstratifiés de la fraction argileuse sont déstabilisés et la formation de smectite Mg-Ca est observée. Des hydroxydes de fer ainsi que des silicates riches en fer se forment mais en faible quantité. En milieu acide (pH=5,8 à 25°C), simulé par l’injection de 1 bar de CO2 gazeux dans l’expérience avec du COx oxydé, le métal est presque complètement corrodé et de la sidérite cristallise. Par contre, en milieu proche de la neutralité (pH=6,6) dans l’expérience avec du COx sain, 30 % seulement du métal est oxydé. L’impact d’une plus grande réserve alcaline (MREA/COx=8) a également été testé dans une expérience en présence d’acier. L’absence d’un dégagement d’H2 mesurable dans ce cas traduit une diminution drastique du taux de corrosion du métal. L’acidité générée dans les argilites lors du creusement et de l’exploitation est neutralisée par le MREA à condition que la réserve alcaline et par conséquent, la quantité de ce matériau cimentaire injectée soit en adéquation avec l’acidité générée.